« Un délire contrôlé », telle est la définition que l’écrivain portugais Antonio Lobo Antunes livre de son œuvre. C’est pour ce même « délire » qu’il s’est vu consacré par le prix Camoes remis conjointement par la fondation Bibliothèque Nationale du Portugal et par le ministère de la Culture du Brésil. Institué en 1988, ce prix d’une valeur de 100 000 euros consacre annuellement un auteur de langue portugaise qui « a contribué à l’enrichissement du patrimoine littéraire et culturel de la langue commune ».

Figure majeure de la littérature portugaise, Antonio Lobo Antunes est l’un des écrivains lusophones les plus lus et les plus traduits dans le monde. Issu d’une famille de la grande bourgeoisie portugaise, il se passionne très jeune pour la littérature française, bien que son maître incontesté demeure William Faulkner.

Récompensé pour l’ensemble de son œuvre, soit plus de vingt romans publiés dont Connaissance de l’enfer, Le retour des caravelles ou encore N’entre pas si vite dans cette nuit noire, l’auteur se distingue par sa volonté de « rompre avec la ligne droite du récit et l’ordre naturel des choses ». Son dernier roman, Il me faut aimer une pierre, retrace une histoire familiale centrée sur les carences affectives, à travers les hallucinations d’une très vieille femme. Il paraitra en français le 5 avril aux éditions Christian Bourgeois.

Antonio Lobo Antunes : Il me faut aimer une pierre (Bourgois)