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Après trois ans de procédure, les prud'hommes de Paris donnent raison aux correcteurs d'Harlequin sur l'essentiel de leurs demandes. L'éditeur de littérature sentimentale a remplacé en 2007 la rémunération au forfait par page pour un paiement au nombre de signes, en accordant apparemment une hausse de salaire. Mais Harlequin avait aussi décidé que les espaces n'étaient pas des signes, ce qui revenait à une baisse d'environ 20 % de l'estimation du volume de travail, et de la rémunération afférente. Sept correcteurs ont estimé que le compte n'y était pas et ont porté le dossier aux prud'hommes, tandis qu'Harlequin cessait toute relation avec une partie d'entre eux. «L'espace est un signe et la rémunération doit tenir compte des espaces", lesquels "représentent 20 % des signes", a jugé le Conseil des prud'hommes.

Il a accordé donc aux plaignants les rappels de salaire demandés, qui vont de 1 720 à 12 220 euros, suivant leur ancienneté et la quantité de copie relue. Trois d'entre eux reçoivent des indemnités pour "licenciement sans cause réelle ni sérieuse" et tous se voient également attribuer 1 500 euros de dommages-intérêts, ainsi que le Syndicat des correcteurs, qui s'est joint au dossier. Filiale à 50/50 du groupe canadien Torstar et d'Hachette, Harlequin publie environ 700 nouveautés par an, et a réalisé en 2010 (dernier bilan publié) un chiffre d'affaires de 34,5 millions d'euros, pour un bénéfice net de 2,4 millions d'euros, et un dividende de 1,3 million d'euros à ses actionnaires.

27.11 2014

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