Manifestation

Les Imaginales à l’épreuve du changement

Les Imaginales à l’épreuve du changement

La non-reconduction de Stéphanie Nicot à la direction artistique des Imaginales d’Epinal est largement critiquée par les auteurs d’imaginaire. Fait notable, l’autrice américaine de fantasy Robin Hobb apporte son soutien à Stéphanie Nicot.

J’achète l’article 1.5 €

Par Charles Knappek
Créé le 15.07.2022 à 14h32

« Je suis affligée d’apprendre que Stéphanie Nicot, la directrice [artistique] historique des Imaginales, a été mise de côté. Le maire d’Epinal croit que le festival ne peut pas évoluer sans changement à son sommet. Eh bien, je suppose que je suis, moi aussi, quelque chose dont les Imaginales peuvent se passer. » Le tweet, sans appel, est signé Robin Hobb, papesse de la fantasy mondialement connue pour son cycle L’Assassin royal. Il fait suite à l’annonce, la semaine dernière, de la non-reconduction de Stéphanie Nicot dans la fonction qu’elle occupait depuis la création du festival, il y a 20 ans.

Dans une interview accordée la semaine dernière au site Actualitté, le directeur des affaires culturelles de la ville d’Epinal Stéphane Wieser, expliquait en effet que le deuxième plus important rendez-vous d’imaginaire de France (et premier sur la fantasy) lance un appel d’offres pour trouver sa future direction littéraire. Les candidats ont jusqu’au 5 septembre pour se manifester. « Notre rôle doit évoluer pour introduire des échanges avec les univers du cinéma, du jeu vidéo et de l’image, au plus grand profit des auteurs et de l’économie du livre », détaillait notamment Stéphane Wieser.

Un contre-festival 

La décision de remplacer Stéphanie Nicot n’est pas une surprise tant les désaccords sur la programmation s’étaient fait jour lors de l’édition 2022. De nombreux auteurs invités, contestant les sélections de certains prix et l’organisation de plusieurs tables rondes, avaient, par défi, organisé un contre-festival baptisé ImaRginales.

Dans le sillage de Robin Hobb, qui s’était notamment rendue aux Imaginales en 2018, l’autrice américaine Ellen Kushner, qui était présente à l’édition 2022, a également annoncé qu’elle ne se rendrait plus à Epinal. De la même manière en France, plusieurs auteurs ont indiqué qu’ils ne mettraient « plus les pieds aux Imaginales ». Parmi eux, Charlotte Bousquet (lauréate du Prix Imaginales 2011) dénonce sur Twitter les « dérives idéologiques » du festival.

Dans ce contexte, quel sera le visage des Imaginales en 2023 ? A l’instar de Julie Laurent, coordinatrice du prix Imaginales de la BD des bibliothécaires et membre du jury de sélection du prix Imaginales des bibliothécaires qui a annoncé sa démission de toutes ses fonctions, une part encore inconnue de l’organisation devrait être renouvelée.

 

Les dernières
actualités