Essai/France 8 novembre Michel Pastoureau

Vorace, cruel, rusé, fourbe, « odieux, nuisible de son vivant, inutile après sa mort », selon Buffon, le loup est le héros de la nouvelle série consacrée par l'historien médiéviste Michel Pastoureau au « bestiaire central européen ». Il est l'un des huit animaux - avec l'ours, le cerf, le sanglier, le renard, le corbeau, l'aigle et le cygne - du noyau primitif. Après L'ours : histoire d'un roi déchu (2007), l'historien s'intéresse à l'animal le plus longuement maudit, la « vedette du bestiaire démoniaque ». Car cette histoire culturelle du loup est à quelques rares exceptions près l'histoire d'une défiance qui fluctue selon les époques, le Moyen Age, contrairement aux idées reçues, n'étant pas le plus obscurantiste. L'histoire des représentations d'un fauve « à la fois admiré, respecté et redouté » avec ses spécimens fixant de grande peur collective comme la bête du Gévaudan. Une histoire qui rejoint l'actualité autour de la réintroduction polémique du loup où zoologues, bergers et écologistes s'affrontent. Avec l'humilité du chercheur qui ne veut pas confondre « les loups du passé » avec ceux des campagnes françaises contemporaines, l'historien observe que les états datés des savoirs dans les sciences humaines ne sont pas des vérités pour l'éternité.

Michel Pastoureau
Le loup : une histoire culturelle
Seuil
Tirage: 18 000 ex.
Prix: 19,90 euros ; 160 p.
ISBN: 9782021403954

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