Déjà, trois académiciens avaient démissionné, vendredi 6 avril, pour protester contre les divisions internes nées suite aux accusations de harcèlement sexuel visant l'intellectuel français, Jean-Claude Arnault, marié à Katrarina Frostenson. "Dès lors que des membres éminents de l'académie placent l'amitié avant la responsabilité et l'intégrité, je ne peux plus participer à ses travaux", regrettait alors Kjell Espmark, l'un des académiciens démissionnaires. Sur les 18 sages que compte l'Académie, sept n'en sont désormais plus des membres actifs puisque deux autres s'étaient mises en congé il y a plusieurs années.
Du jamais vu depuis 30 ans
En novembre dernier, le quotidien suédois Dagens Nyheter avait publié les témoignages de 18 femmes affirmant avoir subi des violences ou des faits de harcèlement de la part de l'époux de Katrarina Frostenson. Depuis, l'Académie a rompu tout lien avec l'homme qui, de son côté, nit tout comportement criminel, et a ouvert une enquête interne. Sur le plan judiciaire, le parquet de Stockholm a annoncé, mi-mars, qu'une partie de l'enquête ouverte contre l'homme au cœur du scandale avait été classée sans suite pour cause de prescription ou faute de preuves. Les faits non encore classés n'ont pas été divulgués.
Ce n'est pas la première fois que l'institution fait face à une vague de démissions. Trois académiciens avaient décidé en 1989 de ne plus occuper leur chaire face au refus de l'institution de condamner la fatwa frappant Salman Rushdie après la parution de ses Versets sataniques. Elle avait fini par la dénoncer 27 ans après.
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