Philippe Tronche, alias Philippe Curval du nom de plume qu’il s’était choisi, est décédé le 5 août. Auteur prolifique avec une prédilection marquée pour la science-fiction mais aussi le surréalisme, il laisse derrière lui une œuvre riche d’une quarantaine de romans et de près de 200 nouvelles qu’il continuait d’alimenter par des publications régulières et qui restera donc inachevée. En mai dernier, il publiait encore chez La Volte Rosépine, premier opus d’une série « Tronche ».
Philippe Curval est notamment l’auteur du Ressac de l’espace (Hachette/Gallimard dans la collection « Le rayon fantastique »), en 1962, et de La forteresse de coton, en 1967. Son roman le plus connu, Cette chère humanité, qui fait partie du cycle L’Europe après la pluie, a paru chez Robert Laffont en 1976 dans la célèbre collection « Ailleurs et demain ».
Philippe Curval est aussi connu pour avoir été un acteur majeur du renouveau de la science-fiction française après la Seconde Guerre mondiale. Dès les années 1950, on le retrouve dans l’équipe de la toute première librairie spécialisée en science-fiction, La Balance, alors dirigée par Valérie Schmidt dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés.
Avec Boris Vian, Raymond Queneau, Michel Butor ou encore Jacques Berger, il figure également parmi les créateurs de l’exposition Présence du futur, en 1953, considérée comme l’acte fondateur de la science-fiction moderne en France. Il n’en rejetait pas moins l’usage du terme, auquel il préférait ceux de « roman extraordinaire » ou de « fiction spéculative ».
Journaliste, anthologiste et amateur d’art, Philippe Curval a écrit pour Fiction, première revue française dédiée à la science-fiction. Également illustrateur, il est l'auteur de plusieurs des couvertures de la revue. Il fut aussi, et entre autres, chroniqueur pour Le Magazine littéraire entre 1986 et 2012.
Dans un communiqué, les éditions La Volte lui rendent hommage, saluant « un immense écrivain dont l’œuvre, particulièrement originale, est à redécouvrir. »
