Plus de premiers romans

Plus de premiers romans

Un peu plus nombreux que début 2011, les premiers romans à paraître en janvier et en février traitent de thèmes difficiles comme l'isolement forcé ou subi et le deuil. Mai 68 ou le génocide rwandais inspirent aussi cette production qui revêt parfois des formes originales.

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Par Julie Rocha-Soares
avec Créé le 10.03.2015 à 20h34 ,
Mis à jour le 23.04.2015 à 10h06

Sur la même période de janvier-février, les éditeurs ont programmé 6 titres de plus que l'année précédente.- Photo OLIVIER DION

Les éditeurs ont été un peu moins frileux que l'annnée dernière pour la rentrée d'hiver : 55 premiers romans français sont prévus, contre 49 en janvier et en février 2011. Avec quatre premiers romans, Gallimard fait figure d'exception. La plupart des éditeurs n'en éditent qu'un, voire deux, comme Arléa ou Flammarion. En revanche, Le Seuil passe de trois titres à un seul. D'autres voient l'occasion de créer une nouvelle collection de romans : "Sans filtre" (Steinkis), dirigée par Bertil Scali, est ainsi inaugurée par deux titres, La tête à Toto de Sandra Kollender et Open bar de Benoît Schmider. Chez Flammarion, Benoît Abtey lance sa série Les secrets de d'Artagnan avec le tome 1, Don Juan de Tolède, mousquetaire du roi, et Sabri Louatah propose Les sauvages, tome 1. La tétralogie de Nathalie Chaussis débute avec La voix du temps (Manuscrit.com).

Les femmes ne forment toujours qu'un gros tiers de l'effectif avec 22 romancières pour 33 auteurs masculins. Le doyen Georges Chelly a 76 ans, et la benjamine Chloé Colpin seulement 19 ans. Beaucoup de journalistes se lancent dans la fiction, ainsi que quelques personnalités du monde artistique. Notons aussi que le prolifique auteur de science-fiction Pierre Bordage aborde pour la première fois, selon son éditeur Au diable vauvert, les rivages de la littérature avec Mort d'un clone.

SOLITUDES

La jeune classe du nouveau cru 2012 se sent particulièrement isolée. En découvrant à 25 ans sa calvitie, le héros du Messie du peuple chauve (Gallimard), le roman d'Augustin Guilbert-Billetdoux, fils de Marie Billetdoux, entre dans une introspection bouleversante. De son côté, Charles vit une existence virtuelle sur un réseau social jusqu'au jour où il découvre un monde en dehors d'Internet dans Enjoy de Solange Bied-Charreton (Stock). Enola Game de Christel Diehl est construit sur un huis clos forcé entre une mère et sa fille, dominé par l'amour et la terreur (Dialogues.fr). Crevasse de Pierre Terzian (Quidam) évoque la dureté du quotidien d'un homme exclu de la société. Marc, dans Notre nuit tombée (Denoël) de Julie de La Patellière, se retrouve seul après le départ de sa femme. Il quitte son travail, s'isole et tente alors de ressusciter son passé. Dans Un drame ordinaire d'Anne-Sophie Barrovecchio (Le Passage), une femme pleure en silence l'homme aimé, mort après l'avoir quittée. Et dans Dieu reste seul dans son paradis de René de Santis (Autres temps), l'épouse du compositeur Danny Cohen meurt dans un accident de la route, ce qui va le faire sombrer dans la mélancolie.

HISTOIRE

L'homme-parapluie de Jean-Luc Roffé rapporte une mosaïque d'histoires : le ghetto de Varsovie, juin 1940 et la France occupée, Mai 68 et la guerre d'Indochine (Michel de Maule). La Tunisie des années 1940-1960 est ravivée dans Saadani, le bienheureux de Georges Chelly (Cartaginoiseries) à travers les souvenirs heureux de Georges, issu d'une famille juive traditionnelle. La jeune patriote Marie vit la période tragique de l'annexion de l'Alsace et de la Lorraine dans Quand la guerre s'en mêle : les années noires par Madeleine Zimmermann Munsch (J. Do Bentzinger). Dans les coulisses de mes exploits... obscènes, écrit par le journaliste de télévision Patrick Quérou, traite d'un reporter qui va se confronter au génocide rwandais (Riveneuve).

RARES

Deux genres, sous-représentés, sont à signaler : l'échange épistolaire entre Sarah, une étudiante en lettres, et un jeune poète qui de questions littéraires va dériver vers des sujets plus intimes (Dans le square, Laurent Belskis, Buchet-Chastel), et le journal de stage de Bruno Migdal, sous forme de comédie humaine en immersion dans une maison d'édition parisienne avec ses codes et son histoire (Petits bonheurs de l'édition, La Différence).

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