Comment s’agrandir avec une capacité d’emprunt de 35 000 euros ? « En conjuguant patience, opiniâtreté et méthodologie », témoigne Sophie Mallet, la fondatrice de la librairie spécialisée jeunesse et BD de Pontivy (56), Rendez-vous n’importe où. Mûrissant son projet depuis presque trois ans, la libraire a fini par s’installer le 6 août dernier dans un local de 120 m2 situé juste à côté de son ancienne boutique, qui occupait 35 m2. Avec ce déménagement, elle s’offre un magasin beaucoup plus aéré, son stock demeurant identique, à 7 000 références, une circulation fluidifiée et une ergonomie de travail largement améliorée. En outre, en accueillant un coin café, opérationnel à la fin de septembre, Rendez-vous n’importe où peut désormais jouer pleinement son rôle de « lieu de vie convivial », un objectif qui faisait partie du projet initial de Sophie Mallet et jusqu’alors laissé de côté faute de place.
Reste que ce résultat, qui enthousiasme les clients, est le fruit d’une longue course d’obstacles franchis méthodiquement par la libraire. Avec pour principale étape la recherche du local, qui ne doit pas comporter de droit d’entrée. En janvier, elle déniche enfin la perle rare, qui lui coûte seulement 950 euros par mois. L’opération lui permet ainsi d’utiliser l’ensemble de ses 35 000 euros pour les travaux de rénovation. Sacrifiant 10 % de cette enveloppe, elle fait appel à Laure Cariou, qui exerce la profession d’agenceur d’intérieur. Ainsi dégagée de l’aspect technique et du suivi du chantier, la libraire se consacre aux démarches purement administratives.
Dès avril, les devis sont signés, et l’emprunt accepté. Sophie Mallet se penche alors sur l’aménagement de son magasin. Réfléchissant en fonction du poids des rayons dans le CA, de la manière dont elle conseille ses clients et de ce qu’elle a envie de mettre en avant, elle a disposé à l’entrée du magasin les sciences humaines et les documentaires, qu’elle souhaite porter. Les albums, qui nécessitent beaucoup de conseil, ont été placés en face de son poste d’accueil, alors que la BD, « où les clients sont plus autonomes », trône à côté du café dans la pièce du fond. Malgré ce nouvel outil de travail, concocté sur mesure, Sophie Mallet reste prudente dans son prévisionnel, tablant pour la première année sur un CA stable, à 220 000 euros. Cécile Charonnat
