Jeunesse

Rentrée jeunesse : retour vers le futur

Photomontage © Olivier Dion et © Gamma-Rapho

Rentrée jeunesse : retour vers le futur

De la fiction au documentaire en passant par les albums et les ouvrages d’éveil, les programmes d’automne des éditeurs de livres pour la jeunesse, dont Livres Hebdo présente les points forts, privilégient l’anticipation au détriment de l’histoire. La nature, à travers les animaux dans tous leurs états, occupe toujours une large place dans la production illustrée.

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Par Charles Knappek,
Créé le 11.10.2013 à 19h48 ,
Mis à jour le 09.04.2014 à 17h41

En jeunesse plus qu’ailleurs, abondance de biens ne nuit pas. La production éditoriale véhicule pêle-mêle une inclinaison marquée des auteurs de fiction pour l’anticipation ; le démarrage de plusieurs nouveaux cycles dont la tétralogie événement Les cendres d’Auranos (Michel Lafon) ; des histoires de mondes parallèles et de mondes post-apocalyptiques ; des albums qui traitent aussi bien d’histoires d’école que du besoin de câlins ; des documentaires sur les animaux, l’histoire de France, les costumes à travers les âges ou encore les Véhicules d’art brut (Thierry Magnier), qui font l’objet d’une exposition à la Collection de l’art brut de Lausanne ; des ouvrages d’éveil qui font la part belle aux formes et aux couleurs ; des livres « paper toy », des pop-up ou des imagiers, la production pour la jeunesse de cette rentrée 2013 embrasse tous les genres et contentera toutes les sensibilités. Les nouveaux auteurs (Philippa Leathers, Emma Giuliani, Margaux Duseigneur…) sont nombreux à se lancer dans l’aventure de création pour la jeunesse. Ils inspirent aussi de nouvelles maisons d’édition telles que Les Fourmis rouges.

En parallèle, les sorties au cinéma, événements saillants pour la vie éditoriale, sont accompagnées comme à l’accoutumée par les éditeurs jeunesse. Gallimard remet à l’office Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill dans la perspective de la sortie sur grand écran du film éponyme (23 octobre). La maison publie aussi La sorcière dans les airs, en partenariat avec les Films du Préau et France 5 pour la sortie du long-métrage du même nom (27 novembre). Il était une forêt (13 novembre), Hunger games, l’embrasement (27 novembre), Le Hobbit, la désolation de Smaug (11 décembre) ou The Mortal Instruments (16 octobre) rythmeront eux aussi les derniers mois de l’année, animant les rayons jeunesse des librairies en attendant Noël. < C. K.

La fiction anticipe

 

Du fantastique au thriller en passant par les thématiques sociales et sociétales, les fictions jeunesse de la rentrée abordent tous les thèmes, avec cette année un goût prononcé pour l’anticipation.

 

Alors que la rentrée 2012 était marquée du sceau de l’histoire (1), l’anticipation inspire les auteurs en 2013. Plusieurs nouveaux cycles sont annoncés. Dans C.H.A.R.L.Ex de Danielle Martinigol (Syros), une cyber humaine en mission sur une planète rebelle perd la mémoire. Toujours chez Syros, Roby ne pleure jamais d’Eric Simard campe un robot conditionné pour servir les humains. Eric Simard livre aussi en octobre Aylin et Siam, premier opus d’un « Cycle du destin », dont l’action se déroule dans un Paris futuriste et englouti. Dans un Paris imaginaire, Eric Senabre livre de son côté le dernier tome de sa série à succès, Sublutetia, le ventre de Londres (Didier Jeunesse) dont l’action se déroule cette fois à Londres. La capitale sert aussi de décor au premier roman de G. L. D’AndreaLe Wunderkind et la pièce d’argent, t. 1, (Bayard). La Martinière Jeunesse publie le premier roman de la Britannique Teri Terry, Effacée, qui ouvre une trilogie futuriste dans laquelle les criminels de moins de 16 ans sont condamnés à avoir la mémoire effacée.

La quasi-destruction de l’humanité après une guerre contre des êtres mi-humains, mi-robots est la trame de départ de Partials, t. 1, de Dan Wells (Albin Michel). Dans Seuls au monde d’Emmy Laybourne (Hachette Romans), la fin du monde est vue depuis un centre commercial où sont coincés 14 ados après une catastrophe naturelle. Une planète dans la tête de Sally Gardner (Gallimard Jeunesse), Un monde pour Clara de Jean-Luc Marcastel (Hachette Jeunesse) ; Le jour où la Terre a pris feu de Kami Garcia (Hachette Jeunesse) ; Ever dark de Veronica Rossi (Nathan), la suite de Never sky, sont autant de dystopies de cette rentrée. L’affranchie, 3e tome de la série Lune mauve de Marilou Aznar (Casterman) ; La danse de l’hippocampe de Claire Gratias (Rageot), 2e volet de la trilogie d’anticipation Orphans, et Terrienne de Jean-Claude Mourlevat (en poche chez Gallimard Jeunesse) ont pour cadre des mondes parallèles.

Le fantastique continue de faire des émules, à l’image de John Flanagan avec Les histoires perdues (Hachette Romans), 11e tome de la série L’apprenti d’Araluen, ou de Rick Riordan qui livre L’ombre du serpent (Albin Michel), 3e volume de la série Kane chronicles. Chez Gallimard Jeunesse, Michael Grant revient avec BZRK Révolution, 2e volet de ce thriller futuriste dont les droits cinématographiques ont été achetés par Sony pour Sam Raimi. Le 1er tome sort également en poche. Le faux prince de Jennifer A. Nielsen (Bayard) inaugure une trilogie fantastique-médiévale. Jake Djones, gardien du temps, t. 2, Circus Maximus de Damian Dibben (Gallimard Jeunesse), est la suite d’une série dont le héros voyage dans le temps, comme dans Les brumes de Londres, 7e tome de Time Ridersd’Alex Scarrow (Nathan). Dans A comme aujourd’hui de David Levithan (Les Grandes Personnes), un jeune garçon se réveille chaque jour dans le corps d’une personne différente. La Martinière Jeunesse parie sur le premier roman de l’Américaine Sarah Maas, Keleana, l’assassineuse, qui sera suivi de deux autres volumes.

 

Adieu vampires

 

La production sur le thème des vampires est, elle, réduite à la portion congrue même si, dans Personne ne te sauvera de Fabrice Colin (Flammarion), une adolescente atteinte d’un anévrisme espère trouver la vie éternelle grâce à un vampire, tandis qu’Holly Black signe Coldtown (Hachette Jeunesse). Côté thrillers, La vague fantôme, 12e tome de Cherub de Robert Muchamore (Casterman), sort en poche. Henderson’s boys, le spin-off de Cherub, s’enrichit d’un 6e volet, Tireurs d’élite, tandis que le tome 3, L’armée secrète, paraît en poche. Rageot poursuit la publication en poche, démarrée en juin, de la série événement Conspiration 365 à raison d’un tome par mois pendant douze mois. Les éditeurs lancent quelques nouvelles séries : le 1er tome de Réseau(x) de Vincent Villeminot (Nathan) ; Aile d’ange (Rouergue) de la Norvégienne Ingelin Rossland, début d’une trilogie mettant en scène une ado rebelle et féministe. A l’inverse, Station Dumas de Bertrand Puard (Hachette Romans) est le 6e et dernier tome du 1er cycle des Effacés, dans lequel 4 adolescents mènent des enquêtes. Jeanne Faivre d’Arcier situe son polar Le secret des cabanes tchanquées (Syros) dans le bassin d’Arcachon. Dans E-Machination d’Arthur Ténor (Seuil Jeunesse), un jeune geek réalise que des crimes perpétrés dans un jeu en ligne ont aussi lieu dans la réalité. Robert Laffont mise sur Night school, 3e tome de la série Rupture de C. J. Daugherty, un thriller qui a pour cadre un lycée ; la remise en vente du premier opus de la trilogie La fille de braises et de ronces de Rae Carson, avec une nouvelle couverture ; et la sortie de Revanche de Cat Clarke, une histoire d’amour et de vengeance sur fond d’homosexualité. Entre thriller fantastique et romance, Body finder (PKJ) de Kimberly Derting met en scène une héroïne qui a le pouvoir d’entendre les esprits des victimes.

Quelques romans écologiques sont aussi de sortie : dans Le jour des poules de Florence Thinard (Thierry Magnier), une famille décide d’élever des poules, mais rencontre des problèmes inattendus. Jacques Cassabois s’intéresse au gaz de schiste dans La colère des hérissons (Hachette Romans). Hélium lance la collection « Fiction nature » avec Le chant de la grande rivière de Tom Moorhouse, et L’incroyable destin de Quentin Libellule de Gwenaël David.

Dans les domaines sociaux et sociétaux, Pascale Perrier publie Le bonheur en 5 lettres (Galapagos), dans lequel une adolescente perd sa mère. Nicolas, l’enfant aux étoiles (Limonade) est un mini-roman pour les 7-9 ans dont le héros est un enfant malvoyant. Dans Cœurs brisés, têtes coupées de Robyn Schneider (Gallimard Jeunesse), un adolescent est victime d’un grave accident de la route qui bouleverse sa vie. Le handicap est aussi traité dans Mes rêves au grand galop de Didier Jean et Zad (Rageot). Nancy et Léa Huston abordent la question de la mort dans Véra veut la vérité et Dora demande des détails (L’Ecole des loisirs). Didier Jeunesse a confié à Taï-Marc Le Thanh l’écriture de Jonah, une nouvelle série en 7 volumes dont le héros est un jeune garçon né sans mains et dont le premier tome s’intitule Les sentinelles.

Thierry Magnier publie en poche La caravane de Dominique Kochka, un roman consacré aux gens du voyage, tandis que Shadow (Gallimard Jeunesse), de Michael Morpurgo et illustré par François Place, narre l’amitié entre un jeune Afghan et un chien en plein conflit. Gallimard réédite aussi de Michael MorpurgoLe roi de la forêt des brumes. Tandis que Pas assez pour faire une femme (Thierry Magnier) marque le retour de Jeanne Benameur en littérature jeunesse après le succès de Profanes (Actes Sud).

 

Amour et internet

 

Les premiers émois de l’adolescence inspirent aussi nombre d’auteurs. Sur le toit de Frédérique Niobey (Rouergue) dépeint des adolescents qui se rassemblent sur le toit d’un immeuble pour se confier à tour de rôle. Double jeu de Jean-Philippe Blondel (Actes Sud Junior) ; Le chat aux yeux d’or de Silvana De Mari (Bayard) ; Lili Babylone de Claire Maugendre (L’Ecole des loisirs) ; Ma réputation de Gaël Aymon et Un jour j’irai chercher mon prince en skate de Jo Witek (Actes Sud), ou encore Le journal malgré lui d’Henry K. Larsen (Hélium) ont tous pour cadre le collège ou le lycée. Dans Secrets.com (Rageot), Florence Hinckel aborde le rapport des adolescents à Internet et aux réseaux sociaux. Castor Poche lance la série Collège art de la jeune Kim Consigny (née en 1991) avec Amis, batterie & Cie et Silence, on tourne !. Plutôt pour jeunes lectrices, Dans le cœur d’Alice (Hachette Romans) est signé de Luc Blanvillain, qui publie également Cupidon power, dans lequel un adolescent a la capacité de rendre les gens amoureux (L’Ecole des loisirs), et le thriller gothique Le démon des brumes (Seuil), tandis qu’Un amour de geek paraît au Livre de poche.

Dans le domaine historique, Lady Megan (Milan) est, dans l’Angleterre élisabéthaine, le premier tome du cycle Le cercle des confidentes de Jennifer McGowan. Belin publie les biographies romancées Cléopâtre, l’indomptable princesse de Viviane Koenig, et Victor Hugo, l’enfance d’un poète de Philippe Schmitt-Kummerlee. Nathan propose Alexandre le Grand : jusqu’au bout du monde d’Hélène Montardre. Capitaine Squelette de Stéphane Tamaillon a pour cadre la traite des Noirs, et L’année du tigre de Myriam Borel la Chine antique (Castor Poche Roman). Alors que le premier paraît en poche, le 2e tome du Temps des héros, Le lion de Thalakréa de Michelle Paver (Hachette) arrive à la rentrée. De Michelle Paver sort aussi en poche le tome 6 des Chroniques des temps obscurs, Chasseur de fantômes, dont l’action se déroule 6 000 ans avant J.-C.

Plusieurs initiatives éditoriales visent enfin les premières lectures. Le Rouergue développe sa récente collection « Boomerang », dont chaque volume comprend deux courts romans imprimés tête-bêche, avec trois nouveautés : Totem/Je t’aime d’Alex Cousseau ; Le garçon au chien parlant/La fille qui parle à la mer de Claudine Galea ; Le garçon des rives/Le garçon d’écume de Cathy Ytak et Thomas Scotto. Bayard lance la collection « Tu lis je lis », accessible dès 6 ans, avec L’ami de Naoki de Christian Lamblin et Jess Pauwels, et Laisse-moi entrer, Poulette ! de Stéphane Descornes. L’éditeur inaugure également la série poche Coolman et moi, tandis que Casterman lance une nouvelle série intitulée Charly Tempête. Quatre nouveautés de Geronimo Stilton paraissent chez Albin Michel pour les 10 ans de la série.

Hatier Jeunesse démarre une nouvelle série consacrée aux poneys, Au galop Silver, avec deux premiers titres de Pascal Brissy. L’éditeur annonce également Le cheval de Troie d’Hélène Kérillis, 4e titre de la série Ma première mythologie, et i-Milly et l’ordimatou de la série i-Milly mégamartienne. Rageot publie les nouveautés Clémentine notre amie à tous de Sara Pennypacker, et Au secours ! mon frère est un ado de Sophie Rigal-Goulard. Dans Ma chère Alice (L’Ecole des loisirs), Agnès Debacker donne la parole au lapin blanc d’Alice au pays des merveilles. < C. K.

 

(1) Voir « La fiction jeunesse plonge dans l’histoire », LH 919, du 31.8.2012, p. 76-78.

Le documentaire rugit

 

Les animaux occupent une place centrale dans les programmes de documentaires qui traitent aussi bien de l’histoire, des arts et de la mode que des droits de l’homme ou de… la maladie d’Alzheimer.

 

Concernant le documentaire, la rentrée jeunesse sera d’abord encyclopédique. Casterman réédite son best-seller Tout en images, une encyclopédie visuelle de 600 pages et 2 500 illustrations ; Rouge et or propose Le grand livre qui explique tout ; Milan Jeunesse se veut Plus fort qu’Internet ! ; Gallimard publie une nouvelle édition enrichie des six titres de sa collection « Mes grandes découvertes » ; Fleurus édite 1 001 infos, pour tout savoir sur la planète Terre, et deux éphémérides consacrées à l’espace et aux animaux ; Larousse inaugure la série Le quiz Larousse avec deux titres destinés aux tout-petits et aux juniors. Mango réédite son coffret à succès Dinosaures dans la collection « Mon kit découverte », complétée par deux nouveautés consacrées aux volcans et au système solaire.

Parmi les ouvrages consacrés à la nature, Belin s’intéresse aux animaux des pôles et aux abeilles ; Fleurus propose Les animaux très malins ; Mango ajoute deux nouveautés sur La coccinelle et sur Le loup dans « Nature en vue » ; Milan publie Les animaux de la ferme, Le chat (« Doc à pattes ») et Les requins & Co. Albin Michel renforce sa série Inventaire illustré avec un titre consacré aux insectes, et inaugure un Atlas des animaux. Gallimard annonce Mon imagier Deyrolle. Larousse propose un documentaire pourvu de flaps sur Les animaux dans la nouvelle collection « Mon Larousse animé des mots ». Nathan s’inscrit dans cette approche de première sensibilisation avec Les animaux familiers, accessible dès 4 ans.

Casterman enrichit sa collection « Explorama » avec Les animaux des montagnes et lance le Dico rigolo des animaux. L’éditeur joue aussi la carte décalée avec le Guide de survie : jungle, tout savoir pour sauver sa peau !. Gallimard adopte la même démarche avec Incroyables animaux, ainsi que Gulf Stream avec Les bêtes biscornues, saugrenues, toutes nues. Dans Chevaux, Belin Jeunesse délivre une histoire du cheval à travers les âges, alors que Fleurus opte pour le format coffret pour Cheval, qui contient aussi une maquette à monter.

Autrement mêle docu et fiction dans Les deux vies de Ning : de la Chine à Paris-Belleville, qui traite de l’immigration clandestine. Dans les thématiques plus dures, Gulf Stream publie Alzheimer : parlons-en !. Casterman lance un nouvel opus d’Isabelle Bournier sur Les droits de l’homme, une notion qu’on retrouve dans L’esclavage : de l’Antiquité à nos jours (Flammarion). L’ouverture au monde est également mise en avant par Bayard dans L’atlas le plus amusant du monde, une première approche des différentes cultures du globe. Nathan propose La Terre comme vous ne l’avez jamais vue, et Milan Les grandes villes du monde. Dans Aujourd’hui en Allemagne et Aujourd’hui en Italie, Gallimard poursuit son tour de l’Europe à destination des plus jeunes.

Alors que Bayard retrace dans L’histoire du monde en BD quinze mille ans d’histoire à travers 60 bandes dessinées, Les Grandes Personnes revisitent l’histoire du costume dans une version enrichie de Costumes (publié en 2007 aux éditions du Panama). Sur le même sujet, Usborne publie Autour du monde et la mode à travers les âges dans la collection « J’habille mes amies », tandis que Gallimard enrichit sa collection « Tothème » avec La mode.

 

Chevaliers et pioupious

 

Casterman dédie une nouveauté de la collection « Histoire de France en BD » à Saint Louis et au Moyen Age. Belin lance Devenir chevalier, et Nathan un Louis XIV à Versailles illustré. Flammarion actualise la collection « Premiers Castor doc » avec une version revue et corrigée d’A la découverte de la France et des titres consacrés aux châteaux forts, aux Gaulois et aux hommes préhistoriques. Cette dernière thématique est reprise dans Les hommes de la préhistoire par Nathan, qui inaugure aussi une collection, « Les concentrés », dont les titres traitent d’un sujet en 50 points essentiels. Dans la veine historique, Flammarion propose Les hiéroglyphes : du dieu Thot à Champollion ; Usborne publie Pompéi et Le monde antique ; Rue du monde célèbre le centenaire de la Grande Guerre avec Il y a, un poème de Guillaume Apollinaire illustré par Laurent Corvaisier, et Milan avec La Première Guerre mondiale. La Martinière Jeunesse revient sur les Avions mythiques ; Fleurus va De Bonaparte à Napoléon et lance une nouvelle collection, « Tout voir », avec un premier titre intitulé L’Antiquité. Dans « Les Encyclopes », Milan livre trois coffrets sur la mythologie grecque, les dinosaures et l’histoire de France. Casterman enrichit sa collection de pop-up panoramiques de géographie avec deux nouveautés consacrées à Venise et Prague.

Belin se positionne sur la danse classique avec Danse ! Avec Angèle et Milo au conservatoire, tandis que Didier Jeunesse initie les plus jeunes à l’histoire du rock and roll dans Rockin’Johnny d’Eric Senabre. Flammarion occupe le créneau de l’initiation aux pratiques artistiques avec Pourquoi l’art ? et Le théâtre, tout en enrichissant, dans le domaine philosophique, sa collection « Philofolies » de deux nouveautés : Peux-tu décider d’être heureux ? et Peux-tu vivre sans les autres ?. Gallimard publie de nouvelles éditions de L’impressionnisme et de Vincent Van Gogh ; Usborne édite L’art à travers les âges, et Milan Mon très grand livre des couleurs dans l’art. La Martinière Jeunesse révèle les secrets de ces enfants représentés dans des œuvres d’art dans Histoires d’enfants en 50 chefs-d’œuvre. Une approche reprise dans Merveilles de musées, qui présente de manière ludique 50 objets mythiques exposés dans les musées du monde entier. Thierry Magnier publie Véhicules d’art brut pour accompagner l’exposition éponyme organisée de novembre 2013 à avril 2014 à la Collection de l’art brut de Lausanne.

Les savoirs abstraits inspirent au Rouergue une collection « A la petite semaine » avec Maths à la petite semaine et Philosophie à la petite semaine. Rue du monde révèle les secrets de l’édition dans l’ouvrage-accordéon Pour faire un livre. Plus légers, l’édition 2014 de L’encyclo des filles est annoncée chez Gründ, tandis que Nathan se penche sur les émois adolescents dans le déjanté Zizi, lolos, smack !!, un livre qui explique « tout sur la puberté, l’amour et la sexualité ». < C. K.

Albums tous azimuts

 

Profitant de l’automne pour se diversifier, les éditeurs présentent une large offre d’albums accompagnant les enfants dans leur vie quotidienne où les entraînant dans des aventures originales, sans oublier de revisiter les contes.

 

Nouvelles collections, nouvelles séries, l’automne incite les éditeurs à développer leur offre. Autrement inaugure avec quatre titres une collection « Fil rouge » à petits prix. Casterman a lancé le 21 août les quatre ouvrages d’une série d’apprentissage de la lecture inspirée par le personnage en 3D d’Emilie, diffusé sur France 5 dans « Les Zouzous ». Antoon Krings ouvre avec Lou P’tit Loup rencontre Bérengère la bergère une nouvelle série chez Gallimard Jeunesse-Giboulées, où il publie aussi Ecoutez bourdonner les drôles de petits insectes. La Martinière Jeunesse complète sa récente série Lire et jouer par Sur la route de la musique d’Amandine Piu et Virginie Hanna.

Rentrée oblige, plusieurs nouveautés concernent l’école tels Petites histoires d’école et Le petit Gus au collège (Albin Michel Jeunesse). Dans Je, tu, il m’embête (L’Ecole des loisirs-Pastel »), Michel Van Zeveren livre une histoire de petits animaux espiègles en classe. Charlotte Moundlic et Marion Billet signent Chamalo aime l’école (Père Castor), tandis que Mathis ajoute Tous à l’école ! à la collection « Boris » (Thierry Magnier), qui s’enrichit par ailleurs de trois autres titres. Parfois l’école fait peur, rappellent toutefois Roland Godel et Philippe Cruyt dans Le jour où la maîtresse a tenté de m’étrangler (Limonade), Alessandro Sanna dans Moi méchant méchant (Kaléidoscope), où un croco sème la terreur dans la cour de récréation, ou encore Amélie Billon et Mélanie Fuentes dans Le pensionnat Tenez-vous droit (Limonade). Vincent Malone et André Bouchard regrettent le temps d’Avant, quand y avait pas l’école (Seuil Jeunesse), même si Vincent Malone publie aussi Kiki kiffe l’école, avec Jean-Louis Cornalba chez le même éditeur.

Les jeunes lecteurs pourront revenir à la maison avec Suivez le guide ! de Princesse Camcam, où Monsieur le Matou fait visiter les pièces d’un vieux manoir, ou se réfugier dans les bras réconfortants de leurs parents avec Un énorme câlin pour Martin (Larousse), Le câlin magique (Albin Michel), Devine combien je t’aime : ici, là-bas et partout (L’Ecole des loisirs, « Pastel ») ou Je veux qu’on m’aime (Kaléidoscope). Pour Claude K. Dubois et Emile Jadoul, Ça sent bon la maman (« Pastel »). Ce dernier publie aussi dans la même collection Comme un secret, à propos de l’arrivée de l’hiver. On retrouve l’auteur à l’illustration de Canaille ne veut pas aller à l’école et de Canaille a oublié son doudou (Casterman), avec Jean Leroy. Dans Popdouwizz (Les Fourmis rouges) de Lili Scratchy, une fillette s’imagine un compagnon mi-peluche, mi-nuage.

 

Le conte est bon

 

Aux câlins, les parents pourront ajouter la lecture de contes. Flammarion, Mango et Mijade ont chacun concocté de nouvelles illustrations pour Pinocchio. Sarah Dennis dessine Cendrillon chez Gautier-Languereau, tandis que Lim Yeong-hee et Marie Caillou proposent une version coréenne du conte de Perrault dans Kongjwi, l’autre Cendrillon (Père Castor). Steven Guarnaccia donne une coloration haute couture à Cendrillon, un conte à la mode dans la collection de petits contes accordéon en découpes et décors d’Hélium, où Le Chat botté est illustré par Clémentine Sourdais. Milan produit un Chat botté croqué par Raphaël Gauthey et un Mowgli par Justine Brax.

Les illustrateurs s’emparent aussi de classiques plus rares, tels Eric Puybaret avec Le petit elfe Ferme-l’Œil, 7 contes pour s’endormir d’Andersen (Gautier-Languereau), ou Henning Wagenbreth avec un texte inédit en français de Robert Louis Stevenson, Le pirate et l’apothicaire (Les Grandes Personnes). Richard Unglik envisage Le chien des Baskerville à la sauce Playmobil (Casterman). Au Rouergue, Henri Meunier réinvente 7 contes classiques dans Cent grillons et autres contes pas piqués des hannetons. Suzanne Bogeat et Xavière Devos imaginent, dans Le grand méchant loup et l’école des affreux (L’Elan vert), que le loup, l’ogre ou la sorcière apprennent à devenir gentils.

Claude Ponti publie le 3e et dernier volume des « ventures » d’Isée dans L’avie d’Isée (L’Ecole des loisirs). Le nouvel album de Michaël Escoffier, L’anniversaire, illustré par Kris Di Giacomo, paraît chez Kaléidoscope. L’Inde sert de cadre à Un royaume sans oiseaux de Gilles Baum et Thierry Dedieu (Seuil Jeunesse), et à Dans les yeux de Marish, de Nathalie Wyss et Emna (Limonade).

Les animaux sont aussi de la partie pour cette rentrée jeunesse. Chez Giboulées, Etienne Delessert revient avec Le hérisson, nouvel opus de « Yok-Yok ». Le singe de Davide Cali et Gianluca Folì (Rue du monde) conte l’histoire d’un singe qui rêve de devenir humain. Davide Cali publie par ailleurs chez Sarbacane Les jours hibou avec Vincent Mathy, Le grand livre de la bagarre avec Serge Bloch et Mon papa pirate avec Maurizio A.C. Quarello. Phaidon annonce pour octobre le nouveau Beatrice Alemagna, Le Noël des petits poux ; Antonin Louchard livre Le crocolion (Thierry Magnier), tandis que Soufie, l’artiste phare de Limonade, signe son premier album en solo avec La dodue souris. Les éditeurs font confiance à de nouvelles plumes avec Le lapin noir de Philippa Leathers (Bayard), Petit lapin rêve de gloire d’Alexandre Chardin (Casterman), Voir le jour d’Emma Giuliani (Les Grandes Personnes), Le gentil méchant loup de Julie Bind (Mijade), Le pirate et le gardien de phare de Simon Gauthier (Didier Jeunesse) ou encore De feuille en feuille, un livre-jeu pour se déplacer dans la jungle de Margaux Duseigneur (Thierry Magnier).

 

Inclassables

 

Plus inclassables, d’autres titres constituent néanmoins de gros enjeux pour les éditeurs. Chez Gautier-Languereau, Tu es vraiment formidable de Lucile Ahrweiller est un livre-carnet personnalisable pour donner à l’enfant « amour et confiance en lui », et Les silhouettes mystères : que vois-tu ? d’Arthur Lebœuf joue sur les formes et les ombres. Dans le même esprit, Menena Cottin publie A l’endroit, à l’envers (Thierry Magnier), Cruschiform propose Trompe l’œil (Giboulées), tandis que dans Vert (Kaléidoscope) Laura Vaccaro Seeger se concentre sur les nuances d’une seule couleur. Dans Arti show (Les Grandes Personnes), Claire Dé pare les fruits et légumes de couleurs et de motifs. Au Rouergue, Michaël Leblond et Frédérique Bertrand publient Mes robots en pyjamarama, un cahier d’activités reprenant la technique de l’ombro-cinéma. Avec Flamingo (Seuil Jeunesse), Molly Idle conte l’amitié d’une petite danseuse et d’un flamant rose. Les Norvégiens Tore Renberg et Oyvind Torseter ont utilisé des collages pris en photo pour réaliser Ina et Aslak, apprentis bûcherons (Didier Jeunesse).

Dans une approche historique, Je suis un papillon (Giboulées), le nouvel album de Vincent Cuvellier et Sandrine Martin, est consacré à la montée du nazisme. Cuvellier enrichit la série Emile (Gallimard) du nouvel opus Emile a froid, illustré par Ronan Badel. L’auteur est aussi chez Hélium avec Tony Tiny Boy, un petit cow-boy qui veut faire la paix avec les Indiens, chez Nathan avec Le gros Petit Poucet, et au Rouergue avec Benjamin et ses copains, un recueil de ses trois succès Tu parles, Charles !, La chauffeuse de bus et Jean-Débile Monchon et moi, réédités pour les vingt ans de la maison. Ronan Badel illustre aussi Cucu la praline met son grain de sel (Gallimard Jeunesse) de Fanny Joly. Du côté des livres-disques, Les cygnes sauvages (La Maison du son) se distingue avec une aventure sonore qui revisite les contes d’Andersen dans une histoire contée par Cécile de France et interprétée par 17 comédiens (dont Camélia Jordana, Arthur Jugnot, Virginie Hocq…). Parmi les ouvrages d’activité, Deux Coqs d’or se distingue avec plusieurs coffrets (bijoux, avions, garçons, la poste…). Chez Mango, Monstres et Bolides sont deux livres « Paper toys » qui proposent de monter sans colle ni ciseaux des monstres et des véhicules de toute sorte. < C. K.

Rentrée très tactile pour la petite enfance

 

Du tissu aux magnets, les nouveaux livres d’éveil font plus que jamais la part belle aux formes et aux matières pour stimuler les sens des tout-petits.

 

Cette année, les livres d’éveil sollicitent particulièrement les sens des tout-petits. Les couleurs de Lili (L’Elan vert) de Lucie Albon les initie aux différentes couleurs, tout comme… Couleurs (Mijade) de Guy Servais et Christian Merveille. Dans Où est mon prince ? (Usborne), Fiona Watt et Rachel Wells proposent plusieurs matières à toucher pour encourager le développement sensoriel. Le jour, la nuit, tout autour (Hélium) de Julie Safirstein est un pop-up à rabats présentant les concepts de couleurs, chiffres, contraires, formes… Mon livre d’éveil Dokéo (Nathan) de Cécile Jugla et Marion Piffaretti poursuit le même objectif. Chez Albin Michel, Benjamin Chaud et Ramona Badescu sensibilisent les tout-petits aux contours dans Pomelo et les formes. Flammarion publie Mon livre des doudous : où sont-ils cachés ?, un tout-carton comportant cinq étiquettes en tissu. Le Dinosaures ! de Gallimard Jeunesse est un livre animé et à toucher. Milan présente Mes animaux de la forêt à toucher d’Emmanuel Ristord. Chez Gallimard Jeunesse Giboulées, Néjib propose Un triangle, Un carré et Un rond, dans lesquels l’enfant découvre qu’il peut dessiner beaucoup de choses à partir d’une forme élémentaire. Après l’été de Lucie Félix est un « livre percé » pour découvrir les saisons aux éditions des Grandes Personnes, où Pascale Estellon publie Imagier à toucher et Imagier pour jouer, et Annette TamarkinDans la forêt, il y a…, un imagier pour les deux ans et plus. On retrouve cette auteure chez Gallimard Jeunesse Giboulées avec le pop-up Chat ! Chat ! Chat !.

L’imagier de Bali : à la maison (Père Castor-Flammarion) de Laurent Richard et Magdalena permet de découvrir l’univers domestique. Seuil Jeunesse propose L’encyclo illustrée, un imagier thématique constitué de grandes planches illustrées. Usborne décline une série de livres autocollants dans des thèmes variés (Le grand livre des autocollants animaux, Les popstars et les actrices, Habille… la Première Guerre mondiale, etc.), et Albin Michel publie Les animaux de la banquise et Les animaux de la forêt de Camille Jourdy, deux imagiers conçus sous la forme de petites histoires-randonnées. Didier Jeunesse se distingue avec Bric-à-brac de Maria Jalibert, un imagier ovni réalisé à partir de photos de jouets.

Les premiers apprentissages ne sont pas en reste. Hervé Tullet revient avec L’art au hasard (Phaidon). C’est qui ? C’est quoi ? (Seuil Jeunesse) d’Alain Crozon est un livre à rabats plein de devinettes et de formes mystérieuses. Chez Hatier Jeunesse, Virginie Desmoulins publie Mon petit livre à compter et Mon petit alphabet. Dans la collection « Téquitoi ? » chez Petite plume de carotte, Blandine Aubin et Emilie Vanvolsem ajoutent L’ours, Le hibou, Le mulot et La chauve-souris.

Parmi les nouvelles collections, Larousse inaugure avec six premiers titres « Tous au lit », des histoires pour le soir ; et « Moulin Roty », en association avec la marque française éponyme, avec les séries thématiques La grande famille, Lila et Les pachats. Albin Michel démarre « Les méli-mémo », à mi-chemin entre le livre et la carte à jouer, et Casterman « Les p’tits compagnons », avec quatre livres marionnettes de six doubles pages dans un style vintage. Hatier Jeunesse a lancé dès juillet les « Aventures de Tomi, où ce petit personnage est mis en scène dans des histoires courtes et simples, et cette collection importante pour l’éditeur s’enrichit de deux nouveaux titres en octobre. Hatier crée aussi « Mon théâtre de contes », des livres-théâtre qui permettent à l’enfant de mettre les mains dans les décors en découpe. Milan entame la collection de livres tout-carton « Albums animés petite enfance » avec deux premiers titres : Chat blanc, chat bleu et 1,2,3… p’tits chiens ! d’Eric Barclay. Nathan accorde encore une fois une bonne place à son célèbre T’choupi avec deux albums, une histoire à deux voix et un livre sonore. L’éditeur publie également le nouvel album de Marc Boutavant, Edmond, la fête sous la lune, et lance Les aventures de Kimamila de Stéphane Descornes et Nils, avec quatre premiers titres.

Côté humour, « Loulou et compagnie » (L’Ecole des loisirs) produit plusieurs tout-carton : Caché ! de Stephanie Blake ; Vite ! de Gwendoline Raisson et Ella Charbon, Hou ! Hou ! Croque-bisous ! de Kimiko, ou encore Un manteau de pluie de Malika Doray. Enfin, en livre-jeu, quelques titres sont à signaler : Le petit cirque de Mina (Bayard Jeunesse), avec des vignettes pour faire vivre un numéro d’acrobates ; Je joue avec le Petit Prince (Gallimard Jeunesse), une boîte de fiches effaçables proposée à l’occasion des 70 ans du Petit Prince ; la collection « Cube » des Fourmis rouges, avec 4 premiers tout-carton cubiques pour éveiller les jeunes enfants ; ou encore Joue avec les contes (Milan), qui permet à l’enfant de recréer avec des aimants les contes sur de grandes planches magnétiques. < C. K.


11.10 2013

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