Nouvelles/France 15 mars Jean-Luc Giribone

Notre vie consciente est selon la formule pascalienne cet « autre sommeil ». Tous embarqués sur la même croisière, nous ne prêtons pourtant guère attention ni au bateau ni aux passagers. Sages et poètes savent la frontière ténue entre rêve et réalité. Alors peut-être suffirait-il de rêver un peu pour appréhender quelque chose de la vérité.

La fiction est la voie qu'adopte Jean-Luc Giribone dansLa nef immobilepour dire le fond des choses. Sa méthode est la distorsion-proche du réel mais pas tout à fait le réel. Ces « sept contes sans fées» impriment un étrange effet de réalité, en nous révélant l'étrangeté du réel. Jonathan Machin doit justifier son poids social. Celui qui mesurait tout à l'aune du « ciel social» avoue : « Ce ciel, un théâtre d'échos...si flamboyant et si gesticulant...eh bien s'est éloigné ; et comme je me représentais ma stature à partir de ce repère [...], je me suis allégé, rapetissé.» Les dîners en ville n'ont-ils pas des allures de tribunal ? Un architecte a édifié un Palais à la gloire du Récit, car la narration est construction. Un jeune homme s'éprend d'une ville, est-ce plus sot que d'un individu ? L'amour est pluriel. Le maître de maison reçoit un trio de convives qui va peut-être avoir cure de son ennui...On peut toujours rêver.

Jean-Luc Giribone
La nef immobile : sept contes sans fées
La Bibliothèque
Tirage: 1 100 ex.
Prix: 19 euros ; 250 p.
ISBN: 9791093098517

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