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A Toulouse, le Marathon des mots s’ouvre sur fond de polémique

A Toulouse, le Marathon des mots s’ouvre sur fond de polémique

Dans une lettre ouverte, une centaine d’artistes locaux reprochent à l’organisation du Marathon des mots de faire preuve d’ostracisme en excluant les auteurs et acteurs culturels toulousains.

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Par Souen Léger,
Créé le 26.06.2014 à 20h43

Le Marathon des mots de Toulouse, qui doit de se dérouler du 26 au 29 juin, s’est-il éloigné de la culture et des auteurs locaux ? Dans une lettre ouverte datée du 20 juin et notamment adressée à Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de Toulouse métropole, près de 140 d’écrivains, comédiens et acteurs culturels toulousains s’étonnent  de ne pas avoir été "conviés aux festivités".
 
Alors que la manifestation célèbre cette année son dixième anniversaire autour du thème de la Turquie, les signataires interpellent les institutions et les partenaires de l’événement" afin que le Marathon des mots ne se comporte plus avec les acteurs culturels d’ici comme Dom Juan avec les paysannes qu’il rencontre sur sa route." A l’origine de ce "coup de gueule", Pascal Dessaint, auteur de polars qui a participé aux neuf premières éditions du Marathon des mots, et Didier Goupil, auteur de fiction qui travaille aussi pour le théâtre (Marylin, intime est actuellement au théâtre du Rond-Point, à Paris).

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L’organisation du festival n’a pas tardé à répondre. Dans un communiqué publié le 22 juin, Serge Roué et Dalia Hassan, qui assurent ensemble la direction de la manifestation, se défendent d’avoir exclu les artistes locaux, citant une trentaine d’auteurs et compagnies invités lors d'événements organisés tout au long de l’année comme le Marathon d’automne et les cafés littéraires.
 
Dans la foulée, ils ont par ailleurs proposé un rendez-vous début juillet  avec des représentants de Toulouse métropole, du Centre régional des lettres (Région Midi-Pyrénées) et de la Drac pour évoquer la présence des écrivains et artistes toulousains au cœur de la programmation. "C’est positif, mais d’un point de vue politique nous souhaitons que cette rencontre soit placée sous l’autorité de Toulouse métropole qui est le financeur principal et qui doit donc fixer le cap", a réagi Didier Goupil.
 
En filigrane émerge la question de la difficulté à exister sur la scène publique pour un écrivain vivant en région : «Finalement, nous sommes doublement desservis. A Paris, nous ne disposons pas des réseaux et de la puissance éditoriale qui font aussi un auteur, et en région, des événements organisés grâce à de l’argent public ne font participer que des acteurs extérieurs au territoire. Comme si les régions n’étaient que le réceptacle des puissances parisiennes.»

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