4 janvier > BD France > Julie Maroh

Dans la spirale du succès de sa première œuvre, Le bleu est une couleur chaude (Glénat, 2010), et de son adaptation cinématographique (La vie d’Adèle, palme d’or à Cannes 2013), Julie Maroh avait signé Skandalon (Glénat, 2013), portrait de rock star à l’expressivité et aux couleurs exacerbées. Après plusieurs mois de résidence à Montréal, la jeune Lensoise revient, dans Corps sonores, avec plus de recul et de délicatesse, au registre plus familier de la rencontre, du maelström des sentiments et du défi de leur assouvissement. Elle explore la figure sans cesse renouvelée du coup de foudre à travers vingt et une histoires qui constituent autant de variations sur le désir, l’attraction des êtres, l’amour et les fantasmes qui l’accompagnent, le soutiennent ou le détruisent.

Précisément circonstanciées, ancrées dans la double réalité québécoise et cosmopolite de Montréal, avec des dialogues imprégnés de joual, ce patois montréalais, elles mettent en scène des liaisons de toute nature, hétéro et homosexuelles, voire avec transexuel, à deux ou à trois, entre des jeunes de différentes origines et conditions. C’est un Français qui vient panser à Montréal les plaies d’une relation avec une polyamoureuse ; le rendez-vous manqué de deux homosexuels ; une jeune femme qui fantasme en attendant l’appel du coup d’un soir ; le flash d’une écrivaine martiniquaise et d’une journaliste anglo-mexicaine ; le bal de deux amants dans une boîte gay. Ensemble, ces nouvelles composent une seule, ample, universelle, valse des amants. Fabrice Piault

18.11 2016

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