La Bibliothèque de documentation internationale contemporaine est unique en son genre, et sa réputation scientifique dépasse les frontières de l'Hexagone. Due à un couple d'industriels, les Leblanc, qui collectèrent dès le début de la Première Guerre mondiale tous les documents sur les conflits et leurs causes, puis enrichie régulièrement sous la tutelle de l'Enseignement supérieur, c'est une bibliothèque-musée qui représente aujourd'hui l'un des gisements documentaires majeurs en France pour l'histoire du XXe siècle. Avec ses 3 millions de documents pour la partie bibliothèque sur le site de l'Université de Paris Ouest-Nanterre et son million et demi de documents iconographiques pour la partie musée à l'hôtel des Invalides, c'est la plus riche en histoire après la BNF. Sa collection sur la Première Guerre mondiale (presse, archives, photographie, affiches...) est une référence dans toute l'Europe.
Seulement voilà, cet exceptionnel potentiel documentaire est nettement sous-exploité, à cause de locaux trop étroits et inadaptés, et en raison de la difficile synergie entre les deux sites. Il y a des années que l'on cherche des solutions pour y remédier. Le dernier projet de réhabilitation comportait deux tranches totalisant 19 000 m2. Finalement, Valérie Tesnière, qui dirige la BDIC depuis deux ans, a travaillé avec le conseil scientifique sur un projet plus raisonnable : un nouveau bâtiment de 4 400 m2 d'un coût de 20 millions d'euros qui sera construit juste à l'entrée du campus de Nanterre. Du coup, la tour de stockage (9 000 m2), partagée avec l'université de Nanterre, subsistera. "La BDIC est un lieu de travail mais aussi de médiation s'appuyant sur des gisements de sources suffisamment solides pour que l'alliance des deux missions fonctionne, explique Valérie Tesnière. Notre objectif est non seulement de mieux servir le public académique mais aussi de nous ouvrir au grand public. Le futur bâtiment se structurera autour d'espaces de recherche adaptés aux usages actuels avec 30 000 volumes en libre accès et de nombreux postes de consultation audiovisuelle, mais aussi des espaces d'expositions, d'activités pédagogiques, d'actualité des médias ouverts au grand public, etc." La programmation de ce nouveau bâtiment est lancée cette année, et Valérie Tesnière compte bien que le nouvel équipement ouvre ses portes pour le centenaire de la BDIC en 2017. Pour l'heure, la bibliothèque connaît un beau succès avec l'exposition "URSS, fin de partie : les années perestroïka" (jusqu'au 26 février), qui attire à l'hôtel des Invalides plusieurs centaines de visiteurs par jour.
