En 2020, Actes Sud avait déjà lancé le festival Agir pour le vivant, dont la quatrième édition aura lieu à Arles du 21 au 27 août, afin de réfléchir au monde de demain. Désormais, c’est aussi au sein du projet Fabrique de l’époque que la maison arlésienne entend participer à la construction d’une "boîte à outils" pour le futur, explique la présidente du directoire Anne-Sylvie Bameule.
La Fabrique de l’époque est un cycle de programmations sur cinq ans — avec concerts, rencontres, débats et projections — accueilli par la Gaîté Lyrique (Paris 3e) à partir du 12 mai. Son objectif : "Encourager la création artistique, la circulation des idées et le passage à l’acte" pour "répondre à l’urgence culturelle, sociale, démocratique et climatique de notre époque", expliquait le 12 avril Vincent Carry, directeur général de l’association culturelle Arty Farty à l’origine du projet, lors d’une présentation à la presse.
Cinq partenaires
La particularité de la Fabrique de l’époque tient dans l’alliance inédite de cinq acteurs : Actes Sud et Arty Farty donc, mais aussi l’association de mobilisation collective makesense, l’ONG spécialisée dans l’intégration des personnes réfugiées et migrantes Singa et la chaîne franco-allemande Arte. Si les quatre dernières structures sont partenaires actionnaires, la maison arlésienne s’est engagée en tant que partenaire éditorial.
Sur cet engagement plane l’ombre de Jean-Paul Capitani, décédé le 4 avril dernier. Juste après avoir convaincu La Gaîté Lyrique d’héberger son projet, c’est vers le cofondateur d’Actes Sud que s’est tourné Vincent Carry. Celui-ci se souvient que Jean-Paul Capitani s'était alors montré "très curieux, motivé et enthousiaste". "Il m’a reçu un soir, m’a bombardé de questions et a accepté dès le lendemain matin", raconte le directeur général d’Arty Farty. "C’est le genre de projet qu’il adorait", affirme Anne-Sylvie Bameule.
Nourrir l’époque
Pour l’éditrice, faire partie de la Fabrique de l’époque est une évidence. Ce projet s’inscrit dans la lignée d’Agir pour le vivant mais aussi des collections "Domaine du public" et "Je passe à l’acte". "C’est en créant des lieux de fertilisation des pensées que nous arriverons à accompagner les transformations et imaginer ce que nourrira notre époque demain", estime-t-elle. Pour l’heure, l’éditrice entend "faire en sorte que les auteurs de la maison soient partie prenante des débats" organisés à La Gaîté Lyrique afin qu’ils puissent s’adresser à un "public plus jeune et engagé qui a besoin d’être nourri d’un point de vue intellectuel pour pouvoir alimenter ses combats".
Mais pas seulement. La Gaîté Lyrique se veut aussi être un lieu de vie inclusif. A ce titre, l’établissement parisien s’engage à accueillir les plus démunis, personnes sans-abri et étudiants précaires autour d’un petit-déjeuner solidaire. Actes Sud souhaite offrir à ces derniers un certain nombre de titres, en accord avec les auteurs, pour participer à cette démarche solidaire. D’autres actions verront probablement le jour au cours des cinq prochaines années. "Ce partenariat va se construire et se développer au fil du temps", assure Anne-Sylvie Bameule.
