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Anne Martelle : "Accompagner encore plus finement les libraires"

Anne Martelle - Photo SLF

Anne Martelle : "Accompagner encore plus finement les libraires"

La sixième présidente du Syndicat de la librairie française, et première femme à endosser cette fonction, s’inscrit dans la continuité de l’action de ses prédécesseurs tout en s’engageant dans la voie du développement durable.

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Par Cécile Charonnat,
Créé le 05.10.2020 à 22h00

Directrice générale de la librairie familiale (Martelle à Amiens) depuis 2006, Anne Martelle, 62 ans, a été élue à l’unanimité à la présidence du Syndicat de la librairie française (SLF) dimanche 4 octobre. Elle en dirigeait jusque-là la commission commerciale. Celle qui a commencé son parcours professionnel comme animatrice radio, qui a notamment marqué les esprits lors de son intervention sur les achats en librairie lors des RNL à Bordeaux en 2013 et qui a dirigé la Clil (Commission de liaison interprofessionnelle du livre) de mars 2018 à mars 2020 détaille à Livres Hebdo ses ambitions et son plan d’action.

Vous êtes adhérente du SLF depuis plus de dix ans. Pourquoi avoir choisi d’en prendre la tête ?

Depuis l’automne 2019, la question de la présidence du Syndicat était régulièrement évoquée. Comme il l’avait signalé lors de son élection en 2017, Xavier Moni ne comptait faire qu’un mandat, qui arrivait à son terme en septembre 2020. J’ai donc posé ma candidature au début de l’année. Est arrivé ensuite le confinement qui m’a pleinement confirmé dans cette envie. Nos réunions journalières, nos échanges avec les distributeurs et diffuseurs et l’attente de mes confrères m’ont convaincu de la pertinence de l’action du Syndicat. Sa voix compte, elle est attendue et entendue. Et comme depuis sa création en 1999, aucune femme ne l’avait présidé, il était aussi intéressant que cela change de ce côté-là.

Quel sera votre premier chantier ?

L’accompagnement des librairies pour la fin d’année. Au vu du contexte sanitaire, cette période s’annonce compliquée. La forte affluence que génère traditionnellement Noël va sans doute freiner beaucoup d’achats en magasin physique. Il nous faut donc accompagner les libraires dans la mise en place et l’organisation de solutions palliatives comme le click & collect. Mais l’on doit aussi valoriser le conseil à distance, qui est en quelque sorte le télétravail du libraire. J’aimerais que cela passe par une campagne de promotion nationale et une mise en lumière du portail de la librairie indépendante (https://www.librairiesindependantes.com/).
 
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Votre prédecesseur, Xavier Moni, s’était assigné quatre priorités : la formation, la communication, l’économie de la librairie ainsi que la réflexion sur la prospective du métier. Vous inscrivez-vous dans cette ligne ?

Je compte évidemment reprendre le sillon laissé par mes prédécesseurs et creuser les dossiers déjà sur la table. La formation, les marges de la librairie, les salaires, les clients et leurs nouveaux modes de consommation, la représentativité du Syndicat sont au cœur de mes préoccupations. Je pense également que nous devons accompagner encore plus finement les libraires, grâce à l’Observatoire, et que nos échanges avec les diffuseurs et les distributeurs doivent rester nourris, à l’image de ce qui s’est fait pendant le confinement. Cette période a révélé de nouvelles pratiques du métier que nous devons développer, mais elle nous oblige aussi à en inventer d’autres.

Avez-vous un dossier qui vous tient particulièrement à cœur ?

Je suis très sensible à l’impact environnemental des librairies et de la chaine du livre dans son ensemble. C’est un point sur lequel nous ne sommes pas bons. J’aimerais par exemple que nous puissions réduire notre empreinte carbone et que nous travaillons sur nos déchets. Ce sera une des missions de la commission environnementale du SLF, présidée par Frédérique Massot (La Rose des vente, Dreux). Mise en place il y a un an environ, elle a été ralentie en raison de la Covid. Mais nous allons repartir en collaborant activement avec la commission similaire du SNE [Syndicat nationale de l’édition]. Je souhaite également que la Clil s’invite dans la réflexion.

Plus globalement, quels sont pour vous les enjeux de la librairie aujourd’hui ?

Qu’elle continue à assurer quasiment 100% de la diversité éditoriale, physiquement mais aussi sur des plateformes numériques. Et qu’elle soit partie prenante dans une politique forte de développement de la lecture auprès des jeunes publics.
 

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