Passée par les éditions des femmes-Antoinette Fouque et les éditions De La Différence, Ariana Saenz Espinoza crée sa propre maison d’édition. Nommée Le rayon blanc en référence à un vers d’Arthur Rimbaud extrait du poème « Les ponts », dans Les illuminations, la nouvelle entité aura « à cœur de publier des textes rares, méconnus ou oubliés, surtout en traduction », selon sa fondatrice. « Les livres que je souhaite éditer répondent à ce vers : "Un rayon blanc, tombant du haut du ciel, anéantit cette comédie", pour une conception de la création, de l'art et de l'écriture en tant que geste qui par sa seule force anéantit et révèle dans un seul mouvement, confie-t-elle à Livres Hebdo. Anéantir et révéler, c'est par exemple ce qui advient dans le livre d'artiste de Niki de Saint Phalle sur l'inceste, Mon Secret, que je publie en coédition avec les éditions des femmes, . »
Franco-argentine et fille d’exilés, Ariana Saenz Espinoza consacrera une large part de sa production de fiction et de poésie à des auteurs et des poètes méconnus issus de l'avant-garde littéraire et artistique sud-américaine (Argentine, Chili, Uruguay, Colombie en particulier) comme le poète Jacobo Fijman. En essai, des inédits d’Antoine Berman sont annoncés ainsi que, en beau-livre, un titre consacré au pionnier de l'art cinétique Piotr Kowalski.
Le catalogue s’organisera autour de quatre collections de fiction (nouvelles et courtes proses uniquement), d’essais, de poésie et de beaux-livres. Les collections fiction, essais et poésie reposeront sur un même format et une même charte graphique. A contrario, les beaux-livres auront chacun leur propre identité visuelle.
Ariana Saenz Espinoza, qui mène en parallèle une activité de traductrice et de journaliste dans des revues littéraires sud-américaines et européennes, travaille également à un projet de livre d’images autour de Paul Celan avec Bertrand Badiou, son traducteur et biographe, et Eric Celan, le fils du poète. « J'attache une grande importance à l’œuvre de Paul Celan, à laquelle je reviens toujours et qui scelle dans mon lien à la littérature et à l'Histoire, là encore un certain rapport éthique, ajoute l’éditrice. Par ailleurs, le titre du poème de Rimbaud, "Les Ponts", est pour moi une référence et un hommage discret à Paul Celan. »
Basé à Paris dans le 12e arrondissement et présent sur les réseaux sociaux, Le rayon blanc se dotera prochainement d’un site Web. L’éditeur est également à la recherche d’un diffuseur-distributeur pour l’accompagner dans son développement.
