2011 pourrait être fatale à Bibliosurf. Si ses ventes ne se relèvent pas d'ici à la fin de l'année, son fondateur, Bernard Strainchamps, envisage de fermer la librairie généraliste en ligne créée il y a cinq ans.

Pour le libraire, trois facteurs, structurels et conjoncturels, alimentent cette décision : sa marge brute, qui ne dépasse pas 15 % sur le livre papier comme sur le numérique, la difficulté à transformer le trafic, de 5 000 à 6 000 visiteurs par jour, en une clientèle fidèle, et la mise en place, le 15 août, de la nouvelle version du moteur de recherche de Google.

Destiné à améliorer la recherche, Google Panda a en effet considérablement affaibli la visibilité de la boutique sur la Toile. “Cette nouvelle version est un tremblement de terre. Malgré un bon référencement, les notices des nouveautés de Bibliosurf disparaissent très rapidement des premières pages de Google. C'est redoutable pour le chiffre d'affaires de la librairie, qui accuse une baisse de 20 % en septembre et certainement de plus de 30 % en octobre”, précise Bernard Strainchamps.

En 2011, la librairie en ligne a engrangé 97 000 euros de chiffre d'affaires. La vente de livres papier a fourni 72 000 euros, les livres numériques 15 000 euros, et le reste provient d'un service de formation aux bibliothèques. Mais cela demeure insuffisant pour faire vivre le libraire.

Avant de tirer définitivement sa révérence sur Internet, Bernard Strainchamps a lancé, le 14 octobre, une nouvelle version de sa librairie numérique. Baptisée Ebooksurf.com, elle propose un catalogue de 71 000 titres environ, scénarisé et restructuré en fonction des besoins des internautes.

Accessible depuis Bibliosurf en cliquant sur l'onglet “Ebooks”, ce nouveau site propose une ergonomie et des services, dossiers et interviews d'auteurs identiques à ceux proposés par la librairie papier. Plus automatisé et moins lourd logistiquement, il pourrait bien être le seul rescapé de l'aventure Bibliosurf.