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Daniele Del Guidice, monument de la littérature italienne, s'est éteint

LEONARDO CENDAMO / GETTY IMAGES

Daniele Del Guidice, monument de la littérature italienne, s'est éteint

L'auteur du Stade de Wimbledon et Marchands de temps, lauréat du prix Antonio-Feltrinelli en 2002, Daniele Del Guidice est décédé jeudi 2 septembre, à l'âge de 72 ans. 

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Par Thomas Faidherbe,
Créé le 08.09.2021 à 13h00

Un monument de la scène littéraire italienne est parti. L'écrivain Daniele Del Guidice est décédé jeudi 2 septembre à l'âge de 72 ans, des suites d’une longue maladie.

Né en 1949 à Rome (Italie), d'une mère italienne et d'un père suisse, Daniele Del Guidice connaît une enfance malheureuse marquée par la perte de la figure paternelle. Quelques années plus tard, il découvre le métier d'ingénieur, puis il finit par devenir journaliste et critique littéraire, pour divers journaux milanais et vénitiens.

Au début des années 1980, Il fait ses débuts dans la littérature avec le Stade de Wimbledon (Einaudi, 1983, Rivages en 1985), au sein duquel un jeune homme mène une enquête sur un intellectuel mort une quinzaine d’années plus tôt sans avoir publié de son vivant. Cette figure de l’intégrité, de l’exigence littéraire, est un personnage qui a existé : Roberto Bazlen, dont les écrits retrouvés sont parus à titre posthume. Mais il s’agit d’un prétexte car, du véritable Roberto Bazlen peu de chose sera dit, malgré une enquête minutieuse. Lors de sa publication, le livre avait été remarqué par Italo Calvino avant d'être adapté au cinéma par Mathieu Amalric, avec la complicité de l'auteur italien, en 2002.

Profond et léger

"Del Giudice a su fréquenter la légèreté – selon le sens que Calvino lui-même attribuait à ce terme – en mélangeant avec la profondeur d’un voyage permanent, animé par le doute et la curiosité. Il a écrit des livres passionnants et cultivés, et a exploré l’univers des sentiments humains et celui, seulement apparemment lointain, de la technologie et de la mécanique", expliquait Walter Veltroni, président du jury du prix Campiello. 

Dix-sept ans après sa sortie initiale chez Rivages, Seuil réédite le Stade de Wimbledon, en 2002, dans une traduction de René de Ceccaty. L'éditeur récupère l'oeuvre du romancier italien, publiant L'oreille Absolue (1998), Dans le musée de Reims (2003), Horizon Mobile (2010), Prix de littérature européenne, Marchands de temps (2012), tous traduits par Jean-Paul Manganaro. Une série de nouvelles de l'auteur est également disponible en France : Quand l'ombre se détache du sol (Seuil, 1996), dans lequel les personnages se trouvent dans une position extrême, contraints à chaque instant de faire le point sur eux-mêmes.

Un romancier multi-récompensé

Le romancier, qui devait être honoré par le prix Campiello pour l'ensemble de sa carrière le 4 septembre, avait glané tout au long de sa carrière toutes les plus grandes récompenses littéraires italiennes. Il a reçu le Prix Viareggio et le prix Mondello pour Stade de Wimbledon, le Prix Bagutta pour Quand l'ombre se détache du sol (Seuil, 1996), et le Prix Antonio-Feltrinelli pour l'ensemble de son œuvre romanesque. 


 

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