Economie

Dynamique, l'édition britannique ne craint pas le Brexit

Londres

Dynamique, l'édition britannique ne craint pas le Brexit

L'Association des éditeurs britanniques a sorti une étude qui montre son poids dans l'économie du pays, soulignant à la fois sa très forte valeur ajoutée, sa productivité et son excédent commercial. Un modèle à suivre pour l'après Brexit selon l'association.

Par Vincy Thomas,
avec The Bookseller Créé le 04.12.2017 à 21h00

L'édition britannique a contribué à hauteur de 3,2 milliards de £ (3,6 milliards d'euros environ) en valeur ajoutée à l'économie du pays en 2016 selon une étude de l'Association des éditeurs produite par Frontier Economics. Elle emploie 29000 personnes et soutient plus de 70000 emplois au total.

Le montant s'élève même à 7,8 milliards de livres (8,9 milliards d'€) si on prend en compte les revenus indirects et induits, soulignant notamment le poids des librairies (12000 emplois, 1,1 milliard d'euros de C.A.).

Un rapport gouvernemental publié par le département pour le numérique, la culture, les médias et le sport avait révélé la semaine dernière que le secteur des industries créatives valait près de 92 milliards de livres sterling (104 milliards d'euros) en 2016. 

L'étude a été commandée pour montrer aux pouvoirs publics l'importance du secteur alors que les négociations avec l'Union européenne dans le cadre du Brexit patinent. Elle souligne notamment le poids de l'exportation dans le chiffre d'affaires des maisons d'édition (57%). 70% de ces exportations sont destinées à des pays hors de l'Union européenne (Amérique du nord et Asie de l'Est comme du Sud), soit davantage que les autres secteurs de l'économie. Le Royaume Uni est le premier exportateur de livres imprimés au monde avec 17% des exportations mondiales, devant les Etats-Unis, l'Allemagne et la Chine, ce qui réduit le déficit commercial du pays grâce à un excédent de 1,1 milliard de £ (1,25 milliard d'€).

L'édition, modèle économique post-Brexit

Stephen Lotinga, directeur général de l'association, a félicité l'industrie pour ses succès en matière d'exportation et de productivité et a déclaré qu'il s'agissait "d'un modèle de ce à quoi l'industrie post-Brexit pourrait ressembler."Avec une croissance à deux chiffres côté exportations et "et une productivité qui est plus du double de la moyenne nationale, l'édition a embrassé la révolution numérique et est un exemple de l'innovation britannique à son meilleur" rappelle-t-il. L'étude a calculé que la valeur ajoutée par employé s'élevait ainsi à 112 800 £ (128 000€) soit plus du double de la moyenne du pays ou du secteur de la presse ou un tiers de plus que celui des nouvelles technologies.

"Nous sommes un modèle de ce à quoi l'industrie de l'après-Brexit pourrait ressembler: internationale, mondiale et hautement productive. Bien que d'autres secteurs puissent être plus importants, le gouvernement ne doit pas non plus ignorer les besoins d'industries comme la nôtre" affirme-t-il, lançant ainsi un message ambivalent au gouvernement britannique: le Brexit ne fait pas peur mais il ne faudrait pas que l'édition subisse des coupes budgétaires ou des lois entravant son dynamisme.

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