Royaume-Uni

La crise politique britannique pourrait stimuler le marché du livre

La crise politique britannique pourrait stimuler le marché du livre

Interrogés par The Bookseller, des éditeurs britanniques estiment que l’incertitude politique actuelle peut entraîner une hausse de la demande d'essais ainsi qu’une augmentation de la production.

Par Cécilia Lacour,
avec The Bookseller Créé le 20.04.2017 à 20h30

"L’instabilité politique est toujours bonne pour le marché du livre", estime, dans les colonnes du Bookseller, Iain Dale, directeur général de Biteback, maison britannique spécialisée dans l’édition de titres politiques.
 
Selon plusieurs éditeurs britanniques interrogés par le magazine, la succession d’événements politiques majeurs — comme le référendum écossais en 2014, les élections générales au Royaume-Uni en 2015, le référendum sur le Brexit l’année passée ou encore les élections législatives anticipées du 8 juin — permet de stimuler le marché du livre, en particulier celui des essais.
 
Les lecteurs veulent des analyses
 
Depuis l’annonce surprise de la Première ministre Theresa May, le 18 avril, de tenir des législatives anticipées le 8 juin prochain, Iain Dale assure avoir reçu plusieurs propositions d’ouvrages "dans les six heures suivant l’annonce [...] Et je pense que je vais en avoir d’autres". Pour Leo Hollis, éditeur chez Verso Books, le rôle du livre et de l’édition en général est "devenu encore plus urgent" face au contexte actuel.
 
Outre une hausse de l’offre, les éditeurs s’attendent à une augmentation de la demande en termes d’essais. "La période politique actuelle est confuse. De nombreux lecteurs veulent des analyses qui leur expliquent ce qui se passe […] et qui remettent les événements dans un contexte plus large", décrypte Mike Harplay, directeur éditoriale pour les essais chez Atlantic Books, tout en soutenant que "quelques personnes recherchent [aussi] dans la lecture un moyen d’échapper aux affaires politiques".
 
Pas de changement dans les programmes
 
Cette prise de position n’est pas partagée par tous. "Il est évident que les périodes d’élections sont des mauvaises périodes pour l’édition car tout le monde est obsédé par l’actualité", estime Jonny Geller, P-DG de l’agence littéraire Curtis Brown. Son confrère Alessandro Gallenzi, éditeur chez Alma Books, espère que "les incertitudes politiques actuelles seront levées après le 8 juin et que cela stimulera le marché du livre, ainsi que le reste de l’économie britannique".
 
Pour autant, si les retombées économiques de la politique sur le marché du livre sont incertaines, les éditeurs sont unanimes : la tenue des législatives anticipées en juin ne changera rien à leurs programmes éditoriaux, même si quelques ajustements sont parfois à prévoir. "Mais rien qui ne sorte de l’ordinaire", conclut Suzanne Baboneau, directrice générale de la section des livres pour adultes chez Simon & Schuster. 

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