Polémique

Eric Reinhardt accusé d'atteinte à la vie privée : "Il n'y a pas d'assignation et donc pas d'affaire", selon son avocat

Eric Reinhardt - Photo Olivier Dion

Eric Reinhardt accusé d'atteinte à la vie privée : "Il n'y a pas d'assignation et donc pas d'affaire", selon son avocat

Une connaissance de l'auteur lui reproche de s'être inspiré de ses confidences et d'avoir retranscrit certains passages de leur correspondance dans son roman L'amour et les forêts (Gallimard), l'avocat d'Eric Reinhard conteste les accusations d'atteinte à la vie privée et contrefaçon et assure n'avoir reçu aucune assignation à comparaitre.

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Par Marine Durand,
Créé le 27.03.2015 à 00h31 ,
Mis à jour le 27.03.2015 à 15h55

C'est un long article de L'Express daté du 23 mars qui a lancé l'affaire. Comme Patrick Poivre d'Arvor, Marcela Iacub ou Christine Angot avant lui, Eric Reinhardt se retrouve dans la tourmente, accusé par une de ses connaissances de s'être largement inspiré de sa vie pour son roman L'amour et les forêts, paru fin août 2014 chez Gallimard et vendu à 100 000 exemplaires.

Couronné du prix Roman France Télévisions, du Renaudot des lycéens et dernièrement du prix du roman des étudiants France Culture-Télérama, l'ouvrage débute en évoquant la recontre de l'auteur avec une lectrice profondément touchée par Cendrillon, le 4e roman d'Eric Reinhardt. S'en suivent un échange de mails entre l'admiratrice et l'écrivain, puis quelques rencontres au cours desquelles le personnage de Bénédicte Ombredanne finit par se confier largement sur sa vie privée, évoquant notamment un adultère et un époux oppressant. Problème : depuis la sortie du roman, une jeune femme explique s'être reconnue dans la description d'Eric Reinhardt. Elle affirme même que l'auteur a retranscrit, quasiment mot pour mot, des extraits de leur correspondance électronique et qu'il s'est inspiré de scènes contenues dans La Jetée, un texte de 44 pages qu'elle lui avait confié. L'Express, qui a contacté l'interessée, en publie d'ailleurs quelques extraits, et précise qu'une mise en demeure a été envoyée à Gallimard pour "atteinte à la vie privée et contrefaçon".

"Il n'y a pas d'affaire"
 
Contacté par Livres Hebdo, Laurent Merlet, l'avocat de Gallimard, assure de son côté qu'il n'y a "pas d'affaire". Une mise en demeure a bien été envoyée en janvier à l'éditeur par Isabelle Wekstein, l'avocate de la jeune femme qui affirme s'être reconnue dans le personnage de Bénédicte Ombredanne. "Depuis, il n'y a rien de nouveau, et nous n'avons pas reçu d'assignation à comparaître", explique Laurent Merlet. "L'auteur conteste toute atteinte à la vie privée de cette dame, et conteste également avoir repris des éléments de leurs échanges. Il a créé un personnage de fiction, a fait une oeuvre littéraire, sans volonté de désigner qui que ce soit", précise l'avocat, avant de rappeler le droit pour un auteur "d'emprunter au réel des situations pour créer des personnages de fiction."

Jeudi après-midi, Isabelle Wekstein n'avait pas encore répondu aux sollications de Livres Hebdo sur le sujet.

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