BRIVE

La Foire du livre de Brive a consacré cette année une nuit d'hommages à Marguerite Duras.- Photo MYLÈNE MOULIN/LH

Il fallait oser. Une "nuit blanche" consacrée à Marguerite Duras, un samedi soir à la Foire de Brive. Plus réputée pour son "train du cholestérol" riche en foie gras et crus classés, ses soirées au Cardinal et ses signatures que pour sa programmation culturelle, Brive a convaincu les sceptiques. Non seulement la nuit Duras, présentée par Laure Adler, a rassemblé 400 personnes autour de lectures de textes et d'écoute d'archives sonores quatre heures durant, mais elle s'est achevée par un bal improvisé sur la chanson Capri c'est fini. Pour ses 30 ans, la Foire de Brive, qui s'est déroulée du 4 au 6 novembre, a prouvé qu'elle avait achevé avec succès sa mue entamée voilà trois ans. "A partir de 2009, nous avons voulu faire évoluer la manifestation, explique Philippe Nauche, le député maire de Brive-la-Gaillarde. Nous avons souhaité garder le côté "foire", auquel s'ajoute désormais une dimension festivalière et culturelle plus affirmée." La réouverture du théâtre situé en face de la halle Georges-Brassens, où se déroule la foire, a permis d'étendre les lieux des rencontres : les lectures avec Marc Levy ou Philippe Djian ont été organisées dans la grande salle qui peut accueillir 483 personnes, et des conférences dans la plus petite de 120 places. C'est dans ces espaces qu'ont été remis les différents prix décernés pendant la manifestation. C'est ici aussi que s'est déroulée la rencontre avec Alexis Jenni. Dépassés par l'affluence, les services de sécurité ont dû refuser l'entrée à des visiteurs venus découvrir le Goncourt 2011. Sur la foire, si la foule s'agglutinait comme chaque année devant le stand de Stock pour apercevoir un PPDA bronzé, ou se bousculait pour parler à Michel Galabru ou Anny Duperey, les cafés littéraires étaient bondés. Que ce soit pour une discussion entre Antoine Gallimard, Pierre Nora et Jean-Christophe Rufin, un débat sur le thème de l'enfance avec Delphine de Vigan, Laurence Tardieu et Marcel Rufo ou une rencontre sur le roman entre Carole Martinez, Lyonel Trouillot et Zoé Valdés. Pour Danielle Boespflug, d'Albin Michel, qui vient à Brive depuis longtemps, "les attentes du public ont évolué. Les visiteurs ne se contentent plus de venir voir un auteur en chair et en os, ils ont soif d'écouter. Il fallait faire évoluer le modèle, qui se serait essoufflé au bout d'un moment". Trente ans après la première édition, c'est chose faite.

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