Prêt

Pouvoir emprunter autant de documents que l’on veut sans se limiter, tout usager des bibliothèques en a rêvé un jour. Une facilité que des établissements de plus en plus nombreux choisissent de proposer, pour améliorer leur image et simplifier les règles d’accès. « Cela augmente la liberté de l’usager, lui permet de développer sa curiosité et même de se tromper, résume Fabienne Mazé, directrice de la médiathèque de Franconville (95) où le prêt illimité (sauf pour les nouveautés en roman et les DVD) a été mis en place en septembre 2009. C’est agréable de ne plus avoir à refuser un document à un lecteur parce qu’il a atteint son quota ». Autre raison fréquemment évoquée, faire découvrir des collections un peu délaissées. Dans les médiathèques d’Albi, parmi les premières à avoir institué le prêt illimité (sauf pour les CD et les DVD) dès septembre 2007, l’effet se fait sentir surtout sur les revues et les livres audio. A la médiathèque de La Corderie à Marcq-en-Barœul, où les usagers de plus de 25 ans ont le choix entre un abonnement classique et un abonnement « grand lecteur » donnant droit au prêt illimité (sauf pour les DVD), ce sont les documentaires et les romans en langues étrangères qui en profitent le plus, de même que les BD, les lecteurs appréciant de pouvoir emprunter des séries complètes.

Des adhésions en baisse

De l’avis général, cette facilité offerte aux lecteurs est très positive. Le prêt illimité ne provoque pas d’effet « rayonnages vides », le surcroît de travail pour le prêt et le rangement reste gérable, sauf parfois dans les sections jeunesse où les usagers se montrent les plus boulimiques. « Des familles empruntent parfois plus de 80 documents dont bon nombre ne sont même pas ouverts », témoigne Jocelyne Deschaux, directrice des médiathèques d’Albi. L’équipe fait désormais de la médiation pour inciter les emprunteurs à ne pas verser dans l’excès. « Il y a parfois une attitude consumériste qui n’est pas très agréable », confirme Tristan Wallet, directeur de la médiathèque de La Corderie. Autre effet secondaire : la baisse du nombre des inscriptions, les familles n’ayant plus à inscrire chacun de ses membres pour bénéficier d’un nombre maximal de documents.

Véronique Heurtematte

03.01 2014

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