Entretien

Juliette Picquier : "une “littérature monde” qui pose la question de l’identité"

Juliette Picquier - Photo DR

Juliette Picquier : "une “littérature monde” qui pose la question de l’identité"

Directrice des éditions Picquier depuis un an, et à l’approche de la rentrée littéraire, Juliette Picquier revient pour Livres Hebdo sur l'évolution éditoriale de la maison historiquement spécialisée dans la littérature asiatique.

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Par Dahlia Girgis,
Créé le 22.06.2021 à 16h19

Juliette Picquier revient pour Livres Hebdo sur l'évolution éditoriale des éditions Picquier, dont elle est directrice depuis un an. Âgée de 31 ans, l’éditrice a élargi le catalogue de la maison spécialisée en littérature asiatique et fondée par son père Philippe Picquier.

Comment a évolué la ligne éditoriale  ?
La littérature asiatique est une identité intégrée aux éditions Picquier, mais le monde a changé. La nationalité a de moins en moins d’importance. Nous continuons à être une maison asiatique, mais qui s’ouvre à d’autres voix. Une sorte de "littérature monde" qui pose la question de l’identité. Je publie mes coups de cœur. Ceux pour qui j’ai une affinité et peut-être même de la sororité. 

Quels domaines souhaitez-vous développer ? 
La littérature m’intéresse plus particulièrement. C’est ça que je veux développer. Je souhaite également m’adresser à un public plus jeune. C’est le cas à travers, L'été de la sorcière de Nashiki Kaho publié en mars. Le livre s’adresse à une tranche plus “young adults”. La même tendance est présente en littérature coréenne. Même si cela me gêne d'utiliser cette expression, car il n’y a pas vraiment d’âge pour apprécier ce type de roman. 

Quelles sorties pour la rentrée littéraire ? 
Nous publions Une soupe à la grenade de l’iranienne Marsha Mehran. Sur son passeport elle n’est pas asiatique, elle est plus que cela. Son livre a été publié en 2005 aux Etats-Unis. Je l’ai lu à sa sortie, puis j’ai attendu qu’il soit traduit en français. Les années passent et toujours rien, alors je l’ai fait traduire. Il y a également La femme sur le toit de Yu Xiuhua, à paraître en septembre. Souffrante d’un lourd handicap, la poète parle de sexualité et de solitude.

Quel est votre production sur l’année ? 
Nous publions moins. Cela nous permet de mieux accompagner nos auteurs. Nous sommes à près de 30 nouveautés et une dizaine de poches sur l’année. La part des auteurs non traduit est surtout présente dans nos publications non-fiction. Elle représente entre 20 à 30%. Isabelle Genlis publiera par exemple cet automne Cendrillons. Un ouvrage sur les différentes figures de la princesse en Asie. Nous ne nous interdisons rien.

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