Les “digital natives” lisent moins

Une “digital native” © DR

Les “digital natives” lisent moins

Dans une étude du ministère de la Culture, Sylvie Octobre fait l'état des lieux des pratiques culturelles chez les jeunes nés avec la révolution numérique.

Par Marie Kock,
avec mk Créé le 15.04.2015 à 20h04

Sylvie Octobre, du Département des études, de la prospective et des statistiques vient de publier dans le bulletin Culture prospective “Pratiques culturelles et institutions de transmission : un choc des cultures ?”, une étude dans laquelle elle s'interroge sur l'évolution des pratiques culturelles des jeunes générations, au vu de la révolution numérique.

Elle se concentre sur les digital natives, c'est-à-dire les jeunes âgés de 10 à 24 ans qui ont grandi avec les nouvelles technologies, par opposition aux digital immigrants, qui doivent s'adapter perpétuellement (leurs parents).

Selon la chercheuse, la prééminence des technologies de l'information et de la communication (Internet, jeux en réseaux, messagerie instantanée...) n'exclut pas les autres pratiques culturelles, l'usage de l'Internet apparaissant comme globalement lié à un intérêt pour la culture et la communication, dans leurs formes traditionnelles ou technologiques.

Le cas de la lecture est malheureusement à part. En effet, “les générations successives sont de moins en moins lectrices de livres”. Il est frappant de voir que chez les cadres par exemple, si la pratique quotidienne de l'ordinateur est partagée par 46 % des parents et 36 % des enfants, l'écart se creuse en ce qui concerne la lecture : 80 % des parents mais seulement 48 % des enfants déclarant lire tous les jours.

D'autant que “d'autres formes de lectures s'y substituent”. Ainsi, dans les jeunes générations, “la lecture de magazines et de presse se substitue à celle de livres et l'on a bien du mal à prendre en compte l'ampleur croissante des lectures sur écran”, hormis celle imputable aux moteurs de recherche, qui “ont remplacé dans bien des cas la consultation des encyclopédies et ouvrages thématiques”.

Sylvie Octobre note également que la reproduction culturelle des forts lecteurs dans les catégories supérieures diplômées est moins efficace, les filles résistant mieux que les garçons dans les pratiques culturelles dites savantes, ce qui se traduit déjà selon l'étude par l'apparition dans le secteur de la presse et de l'édition à des contenus explicitement destinés aux lectrices.

L'ensemble de l'étude est consultable sur http://www.culture.gouv.fr/nav/index-stat.html

15.04 2015

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