Belgique

Les éditeurs belges contre une modification de la TVA sur le livre

La librairie Tropismes dans le centre de Bruxelles. - Photo Anne-Laure Walter/LH

Les éditeurs belges contre une modification de la TVA sur le livre

Outre-Quiévrain, les éditeurs craignent que la TVA passe de 6% à 9% et impactent toute la chaîne du livre.

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Par Stanislas de Haldat ,
Créé le 09.03.2023 à 15h44

L'Association des éditeurs belges (ADEB) et les Éditeurs singuliers s'alarment contre une possible hausse de la TVA du livre de 6 % à 9 % dans leur pays. Dans un communiqué, ces deux organisations estiment que toute la chaîne du livre s’en retrouvera impactée : "nouvelle hausse des prix de vente après les difficultés liées à la crise des prix du papier et de l’énergie, avantage concurrentiel donné aux sites étrangers de vente en ligne, démantèlement du dispositif décrétal fixant le prix du livre, réétiquetage manuel de près de 85 % des livres vendus en Fédération Wallonie-Bruxelles."

Selon ces éditeurs, le marché du livre francophone est constitué à 85 % de livres importés ou réimportés de France. "La hausse de la TVA sur le livre en Belgique renforcera l’attractivité des prix proposés par certains vendeurs installés hors de nos frontières, au détriment donc des acteurs locaux des circuits de vente, dont les librairies indépendantes".

Un réétiquetage à charge des libraires et des distributeurs

De plus, estiment-ils, cette hausse va ruiner les effets du décret fixant un prix identique en Belgique et en France. "Elle forcera aussi les détaillants à réétiqueter les livres importés puisque ceux-ci doivent présenter en 4e de couverture le prix public pratiqué sur le territoire français. Elle compliquera identiquement le travail des éditeurs belges actifs dans l’exportation vers la France, obligeant alors les distributeurs et détaillants à réétiqueter leurs titres, soit en France soit en Belgique." Un réétiquetage qui, d'après le calcul des éditeurs, coûtera "au moins 0,25 € par livre, à charge des libraires et distributeurs".

"Le livre a été reconnu bien essentiel pendant la pandémie Covid-19. Ce qualificatif permettrait de lui conserver le taux de 6%, comme l’énergie. Voire de lui octroyer le taux de 0 % ce qui redonnerait au secteur un vrai ballon d’oxygène capable de redynamiser l’emploi", concluent l'ADEB et les Éditeurs singuliers, avant de demander au ministre des Finances Vincent Van Peteghem de "préciser ses intentions et rassurer le secteur de l’édition".

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