Le numérique détruit de la valeur dans le livre, mais les éditeurs peuvent néanmoins maintenir leurs marges, selon l'actualisation de la dernière étude de l'Idate (1). Intitulée Ebook 2015, cette projection du marché du livre en fonction des tendances constatées estime que le volume d'affaires dans les principaux pays consommateurs atteindra 40 milliards d'euros d'ici à quatre ans, contre 47 milliards d'euros cette année, soit un repli de 15 %. La baisse est due à la chute du livre papier, que ne compense pas en valeur la montée des ventes de livres numériques, sauf en Allemagne. Le recul le plus important serait constaté au Japon (-18 %). En France, le recul serait de 4 %, contre 3 % en Espagne et 2 % en Italie, mais 6 % aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Comparé aux bouleversements que subissent la musique et la presse, le rythme de cette migration numérique reste modéré, nuance Sophie Lubrano, directrice d'étude à l'Idate, spécialiste des services Internet. De plus, après la phase d'investissement, les marges de l'édition devraient s'améliorer en raison des réductions de coûts d'impression et de logistique. Elles permettront de basculer sur le numérique les dépenses de création et de promotion supportées par le papier aujourd'hui. D'autre part, le livre enrichi offrirait des débouchés vers un public actuellement peu lecteur, même si ce nouveau marché suppose des investissements importants.
(1) Anciennement Institut de l'audiovisuel et des télécommunications en Europe, créé en 1977.