Manuscrit

Retour à Paris des "120 journées de Sodome"

Gravure représentant le marquis de Sade emprisonné. - Photo Wikimedia commons

Retour à Paris des "120 journées de Sodome"

L'ouvrage sulfureux écrit en 1785 par le marquis de Sade, alors qu’il était embastillé, revient en France pour 7 millions d'euros au terme d’un conflit judiciaire et d’une histoire à rebondissements.

Par Souen Léger
avec AFP Créé le 03.04.2014 à 19h05

Le manuscrit des 120 journées de Sodome, écrit par le marquis de Sade lorsqu'il était détenu à la prison de la Bastille, en 1785, et disputé en justice à la fois en Suisse et en France, revient à Paris l'année du bicentenaire de la mort du "divin marquis".

"Ce manuscrit exceptionnel, volé en 1982, signalé à Interpol, et disputé par deux familles, est enfin de retour en France, au terme d'une histoire rocambolesque. Mais il m'a fallu trois ans d'âpres négociations", avoue son nouveau propriétaire, Gérard Lhéritier, président fondateur d'Aristophil et du Musée des Lettres et Manuscrits, un établissement privé. L'homme d'affaires a "déboursé au total 7 millions d'euros" pour cet original très convoité du marquis de Sade (1740-1814), qui devient l'un des trois manuscrits les plus chers conservés en France.
 
Le rouleau autographe de cette œuvre mythique, catalogue de perversions sexuelles d'une violence inouïe, rédigé à l'insu de ses geôliers par un Sade embastillé, vient tout juste d'être rapatrié de Genève. Dans un état de conservation parfait, il sera présenté au grand public à l'Institut des lettres et manuscrits à partir de septembre.
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Gérard Lhéritier l'a acheté à Serge Nordmann, fils du collectionneur suisse Gérard Nordmann. "Une part des 7 millions d'euros est revenue à la famille Nordmann, détentrice légale du rouleau, selon la justice helvétique, l'autre à Carlo Perrone, héritier de Nathalie de Noailles, propriétaire légitime du manuscrit, selon la justice française", explique-t-il.
 
"Je vais le faire classer Trésor national afin qu'il reste en France et revienne peut-être un jour à la Bibliothèque nationale de France", précise Gérard Lhéritier.  "J'avais d'ailleurs proposé de garder le rouleau cinq ans et d'en faire don à la BNF mais le ministère de la Culture n'a pas donné suite", affirme-t-il.

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