Cinéma

Deux films sur les luttes civiques des noirs américains

That Hate U Give / Green Book

Deux films sur les luttes civiques des noirs américains

En salle le 23 janvier, une adaptation (The hate U give) et un film inspiré d'une amitié réelle (Green book, 5 nominations aux Oscars) ravivent les combats antiségrégationnistes américains, aux côtés d'adaptations comme Continuer, Another day of life, La mule, et du documentaire sur Jean Lassalle, Un berger et deux perchés à l'Elysée.

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Par Vincy Thomas,
Créé le 23.01.2019 à 17h14

Quelques mois après BlacKkKlansman, grand prix du jury à Cannes et succès populaire en salle (1,3 million de spectateurs), le cinéma américain revient sur le conflit politique et social entre Blancs et Afro-Américains avec deux films, The hate U give – la haine qu’on donne dans un registre combattif et contemporain et Green book, qui nous renvoie aux années 1960 avec une histoire vraie plus universaliste.
 
The hate U give, succès surprise aux Etats-Unis, réalisé par George Tillman Jr., est l’histoire d’une injustice sociale suite au meurtre d’un jeune Noir par un policier. Le quartier dans lequel il réside s’embrase sous les yeux d’une jeune adolescente, amie de la victime. Il s’agit de l’adaptation du roman d’Angie Thomas, paru en avril chez Nathan Jeunesse et qui sera disponible en livre lu chez Lizzie en avril.
 
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L’histoire lui a été inspirée par la mort d’Oscar Grant, racontée dans le film Fruitvale Station en 2013. Au départ, elle écrit une nouvelle autour de ce fait divers, avant de le transformer en roman jeunesse en plein mouvement « Black lives Matter ». Le titre lui-même reprend l’acronyme de Thug Life (qui, traduit de l’anglais, signifie « la haine qu’on inculque aux enfants finit par tous nous détruire »).
 
Ce premier roman, récompensé à BookExpo America, sélectionné aux National Book Awards 2017 et finaliste jeunesse des prix Libr'à nous 2019, s’est déjà vendu à près de 20000 exemplaires.
 
Ce mercredi sort aussi Green book : sur les routes du Sud, l’un des grands favoris des Oscars avec 5 nominations. Le film de Peter Farelly (Mary à tout prix), avec Viggo Mortensen et Mahershala Ali, a déjà remporté le prix du public au Festival de Toronto et le Golden Globe du meilleur film (comédie ou musical). Si le scénario est original, le film emprunte son titre à un livre, The negro motorist green book, publié par Victor Hugo Green – ça ne s’invente pas –, sorte de guide touristique pour Noirs voyageant à travers les Etats-Unis et qui fut publié chaque année de 1936 à 1967. Sa parution fut rendue inutile par l’abolition des lois ségrégationnistes en 1964.
 
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Cette histoire vraie d’un chauffeur italo-américain du Bronx un peu raciste et d’un musicien classique noir jouant pour les élites du pays. Le premier, Tony Lip, a été figurant dans des films comme Le parrain et Les affranchis et dans la série Les Sporanos.  Le second, Don Shirley, s’est produit au Carnegie Hall et avec plusieurs orchestres symphoniques américains, ainsi qu’à la Scala de Milan. Les deux hommes sont tous les deux morts en 2013.
 
La source média référencée est manquante et doit être réintégrée.
La ségrégation raciale en livres
 
Si aucun des deux n’a été l’objet d’une biographie, ensemble ou séparé, de nombreux livres retracent cette période. Le 7 février, La Découverte sortira Black America: une histoire des luttes pour l'égalité et la justice de Caroline Rolland-Diamond. En novembre, Libertalia a publié en format poche Mon histoire : une vie de lutte contre la ségrégation raciale de Rosa Parks. En mars 2018, Thomas Snégaroff a écrit Little rock, 1957 : l’histoire des neuf lycéens noirs qui ont bouleversé l’Amérique (Tallandier).  Il y a un an et demi, Agone avait édité Black lives matter : le renouveau de la révolte noire américaine de Keeanga-Yamahtta Taylor. Pour les plus jeunes, Actes Sud Junior avait sorti en septembre 2017 Angela Davis : non à l’oppression d’Elsa Solal. De son côté, L’Harmattan, il y a deux ans, avait publié Ségrégation raciale aux Etats-Unis : six portraits de stars et Etats-Unis la loi sur les droits civiques de 1964, une analyse des discours politiques de l’époque, par Eric Abgessi. A la même époque, Syllepse a édité La couleur de la justice: incarcération de masse et nouvelle ségrégation raciale aux Etats-Unis de Michelle Alexander.
 
Et il ne faudrait pas oublier l’œuvre de James Baldwin, dont nous reparlerons la semaine prochaine avec l’adaptation de Si Beale Street pouvait parler
 

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