Attentats du 13 novembre 2015

La France en Etat d'urgence: bibliothèques fermées, manifestations annulées

La France en Etat d'urgence: bibliothèques fermées, manifestations annulées

Plusieurs villes ont pris des mesures, parmi lesquelles la fermeture de leurs bibliothèques ou l'annulation de salons du livre à la suite de la série d'attentats qui a fait au moins 128 morts et 250 blessés à Paris dans la soirée du vendredi 13 novembre, et de l'état d'urgence décrété sur tout le territoire par le président de la République.

Par Vincy Thomas,
Cécile Charonnat,
Fabrice Piault,
Créé le 14.11.2015 à 11h41 ,
Mis à jour le 15.11.2015 à 15h46

[Mise à jour samedi 19h40] Des fermetures de bibliothèques et l'annulation de salons du livre figurent parmi les mesures prises dans le cadre de l'état d'urgence national décidé par le président de la République à la suite des six attaques simultanées qui ont frappé, dans la soirée du vendredi 13 novembre, au moins cinq lieux différents dans les Xe et XIe arrondissements de Paris ainsi que le Stade de France. Les attentats ont fait au moins 129 morts et 352 blessées, dont 99 dans un état critique. Ce sont les plus meurtriers en France depuis 1945.

Un deuil national de trois jours a été décidé samedi matin par le président de la République, François Hollande. Les contrôles aux frontières ont été rétablis tandis que la préfecture de police de Paris a appelé les Parisiens à rester chez eux. 

La Ville de Paris a annoncé dans la nuit la fermeture, samedi 14 novembre, de l’ensemble de ses équipements publics, y compris les bibliothèques. Ces établissements devraient rester fermés au moins jusqu'à jeudi.



Tous les événements qui étaient prévus dans les établissements publics de Paris sont annulés, notamment les manifestations qui se déroulaient dans les mairies d’arrondissement.

L’Inde des livres, prévue ce week-end à la mairie du XXe, n’aura pas lieu. De même les éditions du Sonneur et les éditions Bruno Doucey ont confirmé l'annulation du 13e Salon international des éditeurs indépendants, L’Autre Livre, qui devait se tenir samedi et dimanche à l’Espace des Blancs-Manteaux. Le Salon des livres et des auteurs de Dourdan (Yvelines), le Salon du livre de l’Agrif à l’Espace Charenton (Paris) et le Salon du livre de Pont-Audemer (Eure) sont également annulés. En revanche, le Salon du livre des lanceuses et lanceurs d’alerte, à Montreuil (Seinte-Saint-Denis), est maintenu.
 



D’autres villes ont pris des mesures analogues à celles de la capitale. En Ile-de-France, Montreuil (Seine-Saint-Denis), Vitry (Val-de-Marne), Louveciennes (Yvelines), entre autres, ont fermé leurs bibliothèques, tout comme l'ensemble du réseau Plaine Commune (Seine-Saint-Denis, 25 établissements). Les universités franciliennes étant elles aussi concernées par les mesures de fermeture, leurs bibliothèques resteront aussi portes closes. Dans un premier temps, la BPI au Centre Pompidou avait confirmé qu'elle serait ouverte. Mais, finalement, le Centre Pompidou étant clos, la Bibliothèque publique d'information s'est ravisée.


 
A Lyon, la reprise du record de la plus grande BD du monde a été suspendue. Lille a également annulé toutes ses manifestations.
 
Revenant sur leur décision de samedi matin, les grands magasins parisiens ont finalement annoncé vers 11h qu'ils fermaient leurs portes. En début d'après-midi, des clients ont indiqué que la Fnac Saint-Lazare baissait le rideau. En réponse à notre demande, la Fnac a confirmé la fermeture de ses magasins des centre commerciaux Italie 2 (Paris 13e) et Les Halles (Paris 1er) ainsi que Parinor en Seine-Saint-Denis.

Cependant, la plupart des commerces restent ouverts sur le territoire. Des librairies des quartiers directement touchés par les attentats – BDNet Nation, A Livr'ouvert – ont confirmé leur ouverture sur Facebook. En revanche, d'autres ont reporté ou annulé des événements prévus samedi 14 novembre, telles la rencontre avec Nicolas Pinet à la librairie Ombres blanches (Toulouse) ou de la séance de dédicaces de David Gilson à la librairie Litote en tête (Paris Xe). Le Furet du Nord à Lille a déprogrammé sa soirée Star Wars du 18 novembre. De même, le Forum philo au Mans, en partenariat avec Le Monde, n'aura pas lieu.

 
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[ANNULATION] En raison de la vague d'attentats, du décret d'état d'urgence, et du deuil national, le Furet du Nord de...

Posté par Furet du Nord (Officiel) sur samedi 14 novembre 2015


Dans un communiqué diffusé samedi 14 novembre à 13h05, le ministère de la Culture et de la Communication "recommande aux opérateurs privés du secteur culturel de différer l'ensemble des manifestations culturelles ou de renforcer les mesures de sécurité, notamment en matière de contrôle d'accès et de filtrage aux entrées de ces établissements, s'ils décident de maintenir ces manifestations sous leur responsabilité".

A 16h15, le ministère a aussi annoncé que "la décision de fermeture, en Ile-de-France, des établissements publics culturels accueillant du public et des écoles d'enseignement supérieur relevant du ministère de la culture et de la communication est reconduite pour le dimanche 15 novembre 2015" et "maintient sa recommandation aux opérateurs privés du secteur culturel de différer tout rassemblement public ou de renforcer les mesures de sécurité" selon les mêmes conditions qu'aujourd'hui.

Réactions

De son côté, le Syndicat des distributeurs de loisirs culturels (SDLC, qui regroupe Cultura, Le Furet du nord, Decitre et Starter) indique dans un communiqué de solidarité avec les victimes des attentats qu'il continuera "à soutenir que la culture et la circulation des idées sont les meilleures réponses à l’obscurantisme et l’extrémisme. A ceux qui s’expriment par des bombes, nous opposons et défendons ceux qui s’expriment par leur écriture, leurs images, ou leur musique, précise le SDLC, qui indique avoir pris "dès ce matin toutes les mesures nécessaires pour protéger nos clients et nos collaborateurs".

Enfin, le Centre national du Livre (CNL) a posté un texte sur son site: "Auteurs, éditeurs, libraires, bibliothécaires, nous incarnons, avec d’autres, avec tous, le droit, absolu, d’exprimer nos opinions. Nous ne cèderons pas, nous ne reculerons pas. Nous continuerons à sortir prendre un verre avec des amis, à dîner au restaurant, à écouter de la musique, à rire, à écrire, à défendre de notre place les valeurs de la République, la laïcité, la liberté, l’égalité, la fraternité. Nous continuerons à questionner et à aimer, contre ceux qui imposent leurs réponses et leur haine. (...) On ne nous fera pas taire. Nous ne cèderons pas devant la peur. Demain, meurtris, nous serons là, encore.
Nous sommes le livre. Et nous sommes debout.
"

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