Entretien

Colson Whitehead : « Les livres sont une arme de destruction majeure »

Colson Whiteheard - Photo Madeline Whitehead/Albin Michel

Colson Whitehead : « Les livres sont une arme de destruction majeure »

Elu au palmarès des libraires, Livres Hebdo 2017, Colson Whitehead a décroché un deuxième Prix Pulitzer. Son roman Nickel Boys éclaire une triste actualité, en dénonçant le racisme aux Etats-Unis.

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Par Kerenn Elkaim
Créé le 10.07.2020 à 14h53

A l'heure où l'Amérique se déchire, la question raciale est à nouveau centrale. Un sujet épineux qui traverse toute l'histoire de ce pays. Encore faut-il oser la regarder en face. C'est ce que fait l'écrivain new-yorkais, Colson Whitehead. Deux Prix Pulitzer, un National Book Award, la couverture du Time ou les éloges d'Obama, rien ne lui résiste. Si Underground Railroad (Albin Michel, 2017) ravivait les ravages liés à l'esclavage, Nickel Boys dévoile un épisode emblématique et méconnu. Celle d'une école de redressement qui a réellement existé. Durant plus d'un siècle, elle a infligé des humiliations, des sévices et des tortures à ses élèves. Les noirs étaient particulièrement visés. Certains sont morts en secret, mais un cimetière caché révèle la vérité. Colson Whitehead s'en empare avec une rare intensité. Il nous livre ce monde qui le secoue.

Livres Hebdo : Vous qui êtes reconnaissant aux libraires, quelles sont vos craintes à leur égard, en cette ère de pandémie ?

Colson Whithead : Dans une chaîne du livre fluctuante, les librairies indépendantes souffrent puis remontent la pente. J'espère qu'elles vont s'accrocher. Beaucoup de gens les soutiennent, alors pourquoi ne pas rêver à un miracle solidaire ? Moi-même, j'y contribue financièrement. Les temps sont durs, alors des librairies ou des maisons d'édition devront fermer leur porte. Vivement qu'on trouve le moyen de les faire prospérer comme avant.

Qu'avez-vous ressenti en recevant un deuxième Prix Pulitzer ?

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