Un premier roman par jour

Olivier Chantraine, "Un élément perturbateur" chez Gallimard

Olivier Chantraine - Photo Francesca Mantovani

Olivier Chantraine, "Un élément perturbateur" chez Gallimard

Durant l’été, Livres Hebdo présente chaque jour un roman de la rentrée littéraire 2017. Aujourd’hui, Un élément perturbateur d'Olivier Chantraine chez Gallimard.

Par Léopoldine Leblanc,
Créé le 12.07.2017 à 18h48

Dans la famille Horowitz, attendez-vous à Un élément perturbateur. Le premier roman d’Olivier Chantraine, qui paraîtra le 24 août chez Gallimard, retrace les mésaventures quasi quotidiennes de Serge Horowitz, un quadragénaire gauche et hypocondriaque, frappé de moments d’aphasie incontrôlables:

"Ça peut me prendre à tout instant", alerte le narrateur dès la première phrase. Héros peu glorieux, Serge trouve son avantage dans les décisions prises par défaut. Sa sœur l’héberge, et son frère, ministre des Finances, le place comme analyste dans un cabinet de conseil en optimisation fiscale. Alors qu’on l’associe à un voyage d’affaires au Japon, sa maladresse, doublée d’une énième crise, fait échouer l’opération maîtresse de l’entreprise; une erreur qu’on lui somme de réparer au plus vite.
 
Roman du dépit et des désillusions pleinement avouées, Un élément perturbateur dissèque avec humour les travers de la culture d’entreprise, l’ambivalence du rapport au pouvoir et l’aliénation que peuvent générer les relations familiales. Olivier Chantraine dépeint un anti-héros dont le regard n’en reste pas moins incisif et ironique sur sa condition et celle de ses compagnons grotesques. Les déconvenues deviennent alors des frasques, et l’absurdité des situations fait naître l’empathie.
 
Changement de vie

Venu à l’écriture en 2014 à la suite d’ateliers de la NRF menés par Philippe Dijan, Olivier Chantraine est un fin connaisseur du monde des entreprises multinationales. Dans son portrait dressé par Véronique Rossignol pour Livres Hebdo, il se dit "très doué pour bien faire quelque chose pour lequel [il] n’étai[t] pas fait", en évoquant ses quinze ans d’exercice comme "chef des opérations". L'ancien cadre parisien a décidé de mener à bien ses projets d’écriture, après avoir retrouvé la Provence de son enfance en déménageant à Maussane-les-Alpilles, tout en épaulant sa compagne à L’Epicerie Locale, un atelier de fabrication artisanale de biscuits bio et sans gluten.

Difficile de ne pas sourire à la lecture des propos de son personnage fictionnel lorsqu’il questionne sa collègue au sujet d’un plan de licenciement en cours: "À ton avis, combien d’entre eux ouvriront une épicerie fine dans le Lubéron avec leur chèque de départ?"

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