La parution des 1 276 pages de Lettres à Anne, 1962-1995 de François Mitterrand (Gallimard) a créé la surprise et le livre vendu 35 euros arrive cette semaine dans les meilleures ventes. Cette correspondance colossale regroupe 1 218 lettres, adressées par l’ancien président de la République à Anne Pingeot pendant trente ans. Celle qui deviendra sa maîtresse et la mère de sa fille Mazarine, est âgée de 19 ans quand il la rencontre à Hossegor.

Lettres à Anne se veut un document littéraire et historique qui révèle ce qu’était la France des années 1960, 1970, 1980, et dévoile le travail d’un député arpentant l’Hexagone. Anne Pingeot a demandé conseil à l’historien Jean-Noël Jeanneney avant de les publier (elle s’est aussi confiée à lui dans des entretiens diffusés cette semaine sur France Culture). Le livre conte avant tout une grande histoire d’amour. "Avec vous, j’échange, je communique, je communie. Je suis délivré", lui écrit-il dès le 23 avril 1964. Plus tard, "Je t’aime", clamera-t-il, osant les surnoms, "Animour", "admirable anchois". Une histoire jalonnée de livres puisque François Mitterrand lui offre dès le début de leur relation Les justes de Camus. Et cette correspondance montre à quel point l’ancien président était aussi un écrivain, dont l’écriture coule au fil des lettres. Claude Combet